Festival du Nouveau Cinéma : Last call!
Cinéma

Festival du Nouveau Cinéma : Last call!

Si vous croyez que le FNC ne vous réserve que des restants pour ses trois derniers jours, détrompez-vous!

BABEL

(États-Unis, Alejandro González Iñárritu)

Iñárritu est de retour en force avec ce drame on ne peut plus actuel sur le monde de l’après-11 septembre, où les tensions raciales et le tumulte politique sont accentués, de la frontière entre les États-Unis et le Mexique jusqu’au Moyen-Orient en passant par le Japon. Émouvant et fascinant. (28 oct.) (K.L.)

BOTHERSOME MAN (THE)

(Norvège, Jens Lien)

À la suite d’un accident, un homme se retrouve dans une ville où bien que tout le monde vive en harmonie, personne ne semble démontrer d’émotions. Une fable étrange qui flirte agréablement avec l’absurde. (27oct.) (M.D.)

ENTRE LES MAINS DE MICHEL TREMBLAY

(Québec, Adrian Wills)

À Key West, le grand dramaturge québécois parle de sa mère et de son oeuvre, tandis qu’à Glasgow, une troupe de théâtre monte Les Belles-Soeurs et qu’au Japon, une directrice de théâtre transsexuelle explique comment Hosanna a changé sa vie. Un documentaire qui démontre éloquemment l’universalité de l’oeuvre de Tremblay. Présenté avec Jouer Ponette de Jeannine Crépeau. (28 oct.) (M.D.)

FLANDRES

(France, Bruno Dumont)

Une jeune homme ne sachant avouer son amour à sa copine s’engage dans l’armée. Une illustration crue et bouleversante de la guerre et de ses dommages collatéraux doublée d’un regard condescendant sur les paysans. (26 oct.) (M.D.)

ISLAND (THE)

(Russie, Pavel Lounguine)

Après une saisissante séquence d’introduction pendant laquelle des nazis font tuer un capitaine de l’armée russe par l’un de ses propres soldats, on retrouve ce dernier une trentaine d’années plus tard dans un monastère sur une île quasi déserte, alors qu’il vit encore avec ce meurtre sur la conscience. Ce qui suit est une étrange parabole religieuse, prières, miracles et rédemption à l’appui. À voir surtout pour la superbe direction photo aux couleurs froides et dénaturées. (27 oct.) (K.L.)

RED ROAD

(Royaume-Uni, Andrea Arnold)

Une opératrice de caméras de surveillance (merveilleuse Kate Dickie) dans un quartier mal famé suit sur son moniteur les allées et venues d’un homme venant de sortir de prison. Un drame de moeurs qui démarre lentement, mais qui s’avère renversant et douloureux. (27oct.) (M.D.)

VOYAGE EN ARMENIE (LE)

(France, Robert Guédiguian)

Un très, très beau film sur la quête d’identité, meublé de répliques savoureuses et de situations cocasses où le réalisateur de Marius et Jeannette exploite pour la première fois comme sujet principal son pays d’origine. Avec Ariane Ascaride et Gérard Meylan. (27 oct.) (N.W.)

VOLVER

(Espagne, Pedro Almodovar)

Une comédie dramatique émouvante, pleine de cocasserie, de tendresse et de douce folie où une famille dysfonctionnelle flirte avec le meurtre, l’inceste et les revenants. Vous ne ferez plus jamais la vaisselle de la même façon… (26 oct.) (M.D.)

WIND THAT SHAKES THE BARLEY (THE)

(Royaume-Uni, Ken Loach)

Un éprouvant et puissant drame social qui retrace à travers l’histoire de deux frères (excellents Cillian Murphy et Padraic Delaney) comment l’Irlande fut déchirée par une guerre civile après avoir acquis son indépendance à la suite du traité signé entre l’Irlande et la Grande-Bretagne. Palme d’or à Cannes. (27 oct.) (M.D.)

GROS PLAN SUR TSAI MING-LIANG

Au Festival de Toronto, nous avons brièvement rencontré le réalisateur taiwanais d’origine malaise Tsai Ming-liang venu y présenter I Don’t Want to Sleep Alone, une plongée hypnotique dans l’univers des immigrants en Malaisie culminant en une finale poétique aux accents surréalistes.

Dans plusieurs de vos films, vous captez les moindres gestes de vos personnages.

"Je veux tout simplement offrir aux gens la chance de voir; lorsque je tourne un film, j’essaie moi aussi de voir. C’est pour cela que j’ai besoin d’espace afin que l’on puisse bien voir tout ce qui se passe. L’on retrouve parfois dans un plan plusieurs éléments qui peuvent facilement échapper à l’oeil, or en prolongeant ce plan, ses éléments et leurs significations peuvent alors nous apparaître… et c’est ça la vie!"

Les chansons pop semblent remplacer le peu de dialogues.

"Je ne crois pas aux dialogues, lesquels sont une façon de raconter l’histoire. Dans la vie nous parlons souvent pour ne rien dire, alors qu’au cinéma chaque mot doit signifier quelque chose, ce qui nous éloigne de la réalité. Je crois que ces vieux succès en disent plus long sur les personnages et leur culture."

Il s’agit de votre premier film tourné dans votre pays d’origine.

"Je n’ai jamais eu de projets à long terme et quand on me demandait si j’allais un jour tourner en Malaisie, je répondais que non. Comme mes films sont mal reçus à Taiwan, j’ai décidé de retourner là-bas où l’on m’a offert de l’argent pour tourner un film. Lorsque j’ai rencontré les travailleurs immigrants, j’ai tout de suite reconnu ma propre expérience." (28 oct.) (M.D.)