Borat : Un gars, une poule
Cinéma

Borat : Un gars, une poule

Borat, faux documentaire irrévérencieux de Larry Charles, met en vedette le décoiffant Sacha Baron Cohen dans la peau d’un journaliste du Kazakhstan qui dévoile quelques facettes peu flatteuses de l’Amérique. Fous rires jaunes garantis.

Vous rappelez-vous Mahir? En 1999, ce pauvre Turc avait été victime d’une blague d’un ami qui avait publié des photos de lui sur un site Internet. Contre toute attente, l’Amérique s’était éprise de cette star instantanée, qui fut même invitée à visiter les États-Unis. Récemment vu en ex-pilote de F1 français gay dans Talledega Nights: The Ballad of Ricky Bobby, le Britannique Sacha Baron Cohen s’est fait connaître du grand public avec Da Ali G Show où il incarnait trois reporters posant des questions débiles et impertinentes, lesquelles révélaient plus souvent qu’autrement la bêtise ou l’étroitesse d’esprit des personnes interrogées.

Outre Ali G, homme blanc de la classe ouvrière qui se donne des airs de Jamaïcain cool, et Brüno, fashionista autrichien gay, l’acteur caméléon interprète avec tout le manque d’inhibition et l’impudeur qu’on lui connaît Borat, un journaliste kazakh dont la naïveté et la ringardise ne sont pas sans rappeler celles de Mahir. C’est donc dire que ce Borat a, à l’instar de Mahir, tout pour séduire le public américain. Enfin, presque.

Sous prétexte de faire découvrir à ses compatriotes les moeurs américaines, Borat Sagdiyev (qui parle un charabia truffé de mots polonais), sa poule domestique et son coréalisateur Azamat Bagatov (l’Américain Ken Devitian) s’envolent vers New York afin d’y tourner un documentaire. Tombé amoureux de Pamela Anderson en regardant un épisode de Baywatch, le journaliste gaffeur met le cap sur Los Angeles. Sur son chemin, il recueillera, grâce à ses questions stupides, des témoignages teints de préjugés, de racisme, d’antisémitisme, de sexisme, d’homophobie et de snobisme, lesquels provoqueront à coup sûr l’hilarité du public mais non sans quelques malaises…

De fait, si les Kazakhs ne portent pas dans leur coeur celui qui dépeint leur pays comme une contrée arriérée où l’on fait la course aux Juifs, l’on a des moeurs sexuelles débridées, pour ne pas dire désaxées, et où les hommes traitent les femmes en inférieures, les Américains risquent d’avaler de travers le portrait peu reluisant que propose Borat: Cultural Learnings of America for Make Benefit Glorious Nation of Kazakhstan, faux documentaire aux allures fauchées de Larry Charles où les situations loufoques et grotesques s’enchaînent à un train d’enfer. Du pur délire.

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