Cinemania : Égalité, Fraternité
Le festival de films Cinemania continue de battre son plein jusqu’au 12 novembre à l’Impérial. Dernier petit sprint bilingue avant la soirée de clôture…
Pour conclure cette 12e édition, c’est sur L’Ivresse du pouvoir de l’unique Claude Chabrol que les directrices de Cinemania ont arrêté leur choix. Un choix pour le moins audacieux, car cette très puissante comédie dramatique, mettant en vedette une Isabelle Huppert aussi superbe qu’à l’habitude et un Patrick Bruel étonnamment intense, se trouve à être truffée de références à l’affaire Elf, un démêlé politico-juridique des hautes instances qui a fait les gros titres en France. Les clins d’oeil à cette histoire peuvent apparaître très subtils pour les spectateurs néophytes, mais l’oeuvre vaut néanmoins grandement le détour. Deux séances sont prévues le 12 novembre (8 h 30 et 20 h 30).
Au chapitre des oeuvres qui le valent tout autant, ce détour, mentionnons les deux derniers opus de la trilogie Trois couleurs de Kieslowski ainsi que sa fameuse Double vie de Véronique, qui seront projetés, dans l’ordre, les 10, 11 et 12 novembre.
Si certains peuvent difficilement se passer des comédies romantiques, notez que l’on peut facilement se permettre d’éviter le Comme t’y es belle! de Lisa Azuelos… à moins d’aimer les discours très féministes (hum!) où l’on cause exclusivement de régimes, de drague et d’épilation au son des ritournelles de Laurent Voulzy et de Céline Dion. Ce Sex and the City à la française vous inspire malgré tout? Rendez-vous les 11 et 12 novembre.
Envie d’une histoire d’amour plus légère et mieux sentie? Le charmant Changement d’adresse d’Emmanuel Mouret comblera votre besoin avec cette histoire simple de David (Mouret lui-même), un professeur de cor (on voit venir les jeux de mots cent milles à l’heure, mais c’est tout de même sympa) qui se retrouve déchiré entre ses sentiments pour l’excentrique Anne (Frédérique Bel) et la taciturne Julia (Fanny Valette). À ne pas manquer, le 11 novembre.
Du côté des films plus noirs, mentionnons La Boîte noire de Richard Berry, mettant en scène le superbe José Garcia. Malheureusement, s’il est rare de rester de glace devant une prestation de ce dernier, on ne peut faire autrement que de se demander dans quel inexplicable moment d’égarement l’acteur qui nous a récemment soufflés dans Le Couperet de Costa-Gavras a accepté d’entrer dans cette boîte d’une noirceur indicible? Ouvrir ce paquet, c’est relâcher le flot d’un pseudo-thriller aux accents psycho-pop absurdes. À vos propres risques: le 10 novembre.
Les risques sont beaucoup moins grands si l’on se décide à aller voir du côté de l’étrange Aux abois de Philippe Collin. Ce sombre récit de meurtre demeure prenant, bien que le spectateur connaisse d’emblée l’auteur du crime. Le film sera présenté les 9 et 10 novembre, en présence du réalisateur.
Finalement, on attend avec impatience Quand j’étais chanteur de Xavier Giannoli dans lequel le si-prolifique-que-c’en-est-suspect Gérard Depardieu se la joue vocaliste, présenté les 10 et 11 novembre. Le 12 novembre, ce sera au tour des Brigades du Tigre de Jérôme Cornuau de nous mettre l’eau à la bouche avec une brochette d’acteurs aussi impressionnante que glamour (Diane Kruger, Clovis Cornillac, Olivier Gourmet, Jacques Gamblin et Édouard Baer). Bon (good) cinéma! www.cinemaniafilmfestival.com