Cinéma

Ils, Night of the Living Dead 3D, Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, Conversations With God, Kilomètre zero, SPASM : Brèves Cinéma 2006-11-09

Ils

Avec toutes ces histoires d’invasion de domicile qui meublent l’actualité ces temps-ci, ce thriller à haute tension tombe à pic. Le film raconte les terribles épreuves subies par un jeune couple de Français dont la grande demeure en périphérie de Bucarest est la cible de malfaiteurs pour le moins menaçants. Écrit et réalisé par David Moreau et Xavier Palud, Ils est un pur exercice de style voué à une seule cause: flanquer la frousse. À ce titre, le climat de peur s’installe dès la première scène et n’accorde pratiquement aucun répit au spectateur. Le récit est mince comme une feuille de papier. Mais une feuille de papier, on le sait, ça peut couper comme une lame… Vous voilà prévenus. (M. Girard).

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Night of the Living Dead 3D

Celui de 1968 est devenu mythique. Celui de 1990 plutôt pathétique. Et celui de 2006 (en 3D, svp!)? Eh bien, ni mauvais, ni très bon. Dans ce Night of the Living Dead 3D, Jeff Broadstreet a bien sûr gardé les zombies qui, avec leur insatiable goût pour la chair humaine et leur démarche ridicule, n’ont rien perdu de leur splendeur d’antan. Il a aussi rendu le scénario plus dynamique, le sortant de son huis clos de naguère. À tout cela il a rajouté une scène érotique dans une grange, bien sûr suivie d’une poursuite nudiste lorsque les morts-vivants surprennent les tourtereaux sur le fait, un personnage de drogué qui fume plein d’herbe et une bonne dose de gore. Même si ça ne fait pas peur, ça passe. Mais on s’arrête à cette troisième version, d’accord? (N. Wysocka)

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Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue

Azur et Asmar de Michel Ocelot.

Cette sympathique édition anniversaire du FICAT passera à l’histoire pour au moins une raison: pour la première fois en 25 ans, le Grand Prix du public est allé à… deux films. Les cinéphiles ont récompensé Avril, le très beau long métrage de Gérald Hustache-Mathieu, ainsi que Le Guide de la petite vengeance, de Jean-François Pouliot, comédie noire projetée lors de la soirée de clôture. Très apprécié par les tout-petits comme par les grands, Azur et Asmar, la nouvelle création du Français Michel Ocelot (Kirikou et la sorcière), a remporté le prix Communications et Société ainsi que le prix animé Radio Nord Communications. Le Festival s’est conclu par un hommage bien senti au producteur Roger Frappier. Rendez-vous l’an prochain pour la 26e édition, qui se tiendra du 27 octobre au 1er novembre 2007. (M. Defoy)

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Conversations With God

Nietzsche est peut-être mort, mais Dieu, lui, pète le feu! Neale Donald Walsch (incarné ici par Henry Czerny… Ironie du sort? L’une des dernières fois où on l’a vu, celui-là, c’était dans L’Exorcisme d’Emily Rose) peut en témoigner. Du jour au lendemain, cet homme s’est retrouvé sans travail ni abri. Tout allait décidément très mal, jusqu’au jour où le Tout-Puissant s’est mis à lui enseigner la bonne parole. Walsch n’a fait ni une, ni deux, et a publié les pensées du Père sous le titre: Conversations With God. Jackpot! L’inévitable film qui s’ensuit, dirigé par Stephen Simon, combine les séquences du passé tortueux de l’auteur (très touchantes) à celles où il se mue en prêcheur (plutôt irritantes). Par contre, quand on entend la voix venue de l’au-delà, alors là… mon Dieu! (N. Wysocka)

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Kilomètre zero

Du réalisateur irakien né au Kurdistan Hiner Saleem (Vodka Lemon) arrive enfin, deux après sa présentation à Cannes, Kilomètre zéro, road movie campé durant la guerre Iran-Irak où un soldat kurde (Nazmo Kirik) rêvant de fuir la dictature de Hussein et un chauffeur arabe (Eyam Ekrem) doivent traverser le pays afin d’aller porter la dépouille d’un martyr de guerre à sa famille. De nature assez pudique, le réalisateur n’arrive pas à susciter autant d’émotion que Roland Suso Richter (Pour une poignée d’herbe) et Ylmaz Güney (Yol), qui traitaient aussi du triste sort des Kurdes. Plutôt superficiel politiquement parlant, son film comporte néanmoins des images fortes et audacieuses, telles cette longue file de cercueils drapés des couleurs de l’Irak et les apparitions de la statue géante de Saddam dans le désert.

Lisez l’entrevue avec le réalisateur sur Le Blogue de Manon Dumais (Octobre, L’Odyssée du cinéma kurde).(M. Dumais)

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SPASM

C’est ça qui arrive quand on boit de l’antigel de David Charbonneau.

C’est le 4 novembre au Club Soda, lors de la désormais traditionnelle Grande Soirée Horreur, que s’est achevée la 5e édition du Festival SPASM, qualifiée par son président, Jarrett Mann, comme étant "de loin la meilleure des cinq années". Cinq prix ont été remis par le jury, composé d’Izabel Grondin, de Manon Dumais et de Patrick Sénécal, au mythique café Cléopâtre. Le Prix du jury a été attribué à La Petite Mort d’Éric Falardeau. Les meilleurs effets sonores sont allés à Canard de Joël Vaudreuil. 11:11 de Nicolas Grenier a remporté le titre du meilleur film d’animation, alors qu’Insomnex Beta Testing de Ianic Mathieu a été primé "meilleure réalisation". Le prix du film le plus gore a quant à lui été attribué à C’est ça qui arrive quand on boit de l’antigel de David Charbonneau, qui a aussi gagné le prix du public. Vraiment pas tuable, SPASM! (N. Wysocka)