Un bon cru : Douce Provence
Dans Un bon cru, de Ridley Scott, Marion Cotillard se fait conter fleurette par Russell Crowe. Entrevue avec la charmante actrice rencontrée au Festival de Toronto.
Financier londonien matérialiste, Max Skinner (Russell Crowe) hérite du vignoble provençal de son oncle Henry (Albert Finney), où il a passé son enfance. Se liant d’amitié avec le vigneron Duflot (Didier Bourdon), qui tient aux cépages comme à la prunelle de ses yeux, Skinner, bien que hanté de doux souvenirs, compte se défaire de la demeure décrépite jusqu’à ce qu’une jeune Américaine (l’Australienne Abbie Cornish) débarque en prétendant être la fille de Henry. La jolie restauratrice du coin (Marion Cotillard, gracieuse et impétueuse) viendra également troubler l’homme déjà déchiré entre l’appât du gain et la dolce vita.
En voyant Un bon cru, comédie dramatique ensoleillée offrant une vision idyllique, par moments caricaturale, du Sud de la France, nous avons la drôle d’impression que Ridley Scott, peut-être las des méga-productions, a voulu prendre des vacances: "C’est vrai qu’il nous a habitués à de grosses machines, admet Marion Cotillard, vue chez Tim Burton, Jean-Pierre Jeunet, et que l’on verra l’an prochain dans La Môme d’Olivier Dahan. Comme j’avais lu le livre de Peter Mayle, je savais que ça ne ressemblerait pas à un truc comme Blade Runner ou Gladiator. On n’a pas l’habitude non plus de voir Russell Crowe dans une comédie; j’étais très surprise et excitée de faire partie d’une aventure qui allait être nouvelle pour plein de monde."
De fait, nous n’avons pas souvent vu le viril Australien jouer les jolis coeurs – et encore moins entendu susurrer des mots d’amour en français -, mais à moins d’être une fan inconditionnelle du beau Russell (ce qui n’est pas notre cas), cela constitue une bien mince raison de se déplacer. Toutefois, il faut avouer qu’il n’est pas déplaisant de le voir se débrouiller plutôt bien dans un registre comique: "Russell est un très, très bon acteur; il est capable de tout faire. Il était tout à fait à l’aise avec le mode de la comédie. Sur le plateau, c’était un grand "melting pot", mais en même temps, on était dans un endroit qui appelait vraiment l’échange et le partage… c’était très familial, même si personne ne se connaissait au départ."
Plus près du vin de table que du grand cru, cette efficace quoique prévisible comédie romantique scénarisée par Marc Klein (Serendipity) décevra sans doute les fans finis de Ridley Scott, qu’ils accuseront d’avoir produit de la vinasse, mais ravira à coup sûr les romantiques… et ceux qui ont envie de crier: "Dehors novembre!"
À voir si vous aimez
Under the Tuscan Sun d’Audrey Wells
Serendipity de Peter Chelsom
Russell Crowe, évidemment