Nicolas Bolduc : Variétés énigmatiques
Nicolas Bolduc, coordonnateur de Vidéaste recherché-e, nous parle de la 16e édition de ce concours s’adressant à la relève québécoise en arts médiatiques. Mosaïque en mouvement.
Depuis la création de Vidéaste recherché-e, il y a 16 ans, le domaine de la production en arts médiatiques a beaucoup changé. Bien sûr, le fait que les outils soient désormais abordables et conviviaux a permis une amélioration sur le plan technique, tout en donnant à des gens qui auparavant n’en avaient pas les moyens la chance de réaliser leur propre film. Cela dit, Nicolas Bolduc note actuellement une tendance au regroupement et à la spécialisation: "Avant, c’était souvent une personne qui écrivait l’histoire, qui réalisait et qui faisait la musique. Alors que, de plus en plus, on voit des films où ils sont quatre, cinq à des endroits bien précis." Ce qui n’est pas sans incidence sur la qualité des courts métrages en compétition. "Ce qu’on reçoit, ce sont des projets plus que finis, observe-t-il. Pour plusieurs, j’ai demandé à voir la vidéographie parce que ce n’était pas clair qu’il s’agissait de quelqu’un de la relève. Les choix ont été vraiment difficiles; on aurait pu avoir des programmations de trois heures par soir, mais il fallait s’arrêter." C’est ainsi que sur quelque 140 productions de moins de 20 minutes, 36 ont été retenues pour faire partie d’une des trois programmations de 1h30-1h45 à l’affiche, soit fiction (le 23), documentaire (le 24) ainsi que nouvelles images et animation (le 25).
À ce propos, le coordonnateur se dit surtout frappé par la diversité de l’ensemble. "Étant donné que Vidéaste ne se veut pas une programmation mais un tour d’horizon de la relève, c’est comme si tu allais voir un cabaret avec plusieurs artistes et que tu passais du jazz à la chanson aux tounes country", remarque-t-il. Aussi, sans vouloir nous parler d’une production en particulier, il ajoute: "Entre autres, la soirée fiction est une claque. Il y a des trucs très spéciaux, notamment un film auquel je pense, qui est vraiment trash. Tu sors de là et tu n’es pas super bien. On se promène partout, d’Amélie Poulain à Requiem for a Dream, de l’horreur au drame plus touchant. Même chose dans le documentaire. Il y a des éditions où c’était surtout les enfants de Michael Moore. Là, on a trois, quatre styles différents, de l’interview au micro aux jeunes qui sont allés de nuit dans une place interdite à Montréal. Et en animation, alors que, certaines années, le 3D supplantait tout le reste, cette fois, ça va du crayon de bois de couleur au jeu vidéo. Il y a vraiment toutes sortes de films."
Quant au déroulement de la soirée, il est à noter qu’après cinq ans d’heureux ménage, Vidéaste et Mononc’ Serge divorcent à l’amiable. "Alors, on a un nouvel animateur, qui est Patrick Guérard, annonce-t-il. Ça va se passer un peu comme un show de fin de soirée, une espèce de David Letterman. Je sais qu’il va sûrement présenter des trucs lui aussi parce qu’il est réalisateur et scénariste. Mais je ne sais pas quelle tournure ça va prendre, il a carte blanche." Côté musical, c’est par ailleurs Artist of the Year qui prendra la relève de Breastfeeders. Enfin, autre nouveauté, une table ronde réunissant plusieurs intervenants du milieu ainsi que les trois membres du jury (Fabrice Montal, Pierre Lapointe et Branca Kopecki) se tiendra le samedi à 11h, à Rouje.
Du 23 au 25 novembre
À la salle Multi et à Rouje
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