La Nativité : La belle histoire
Cinéma

La Nativité : La belle histoire

La Nativité, de Catherine Hardwicke, retrace avec respect et élégance les événements qui ont présidé à la naissance du plus célèbre des enfants-rois.

C’est le propre du critique que de chercher à mesurer la résonance d’un film, d’essayer de lui trouver un point d’ancrage dans l’actualité. Dans le cas présent, on s’est tâté sérieusement afin de comprendre en quoi il était pertinent de raconter de nouveau l’histoire de la Nativité. L’entreprise se ferait-elle sous un angle inédit? En fait, il semble plutôt qu’on ait voulu procéder dans le respect des Écritures. On ne s’étonnera pas que le film ait été présenté en première au… Vatican.

L’histoire est assez bien connue. À Nazareth, la jeune Marie (Keisha Castle-Hughes) est offerte en mariage au charpentier Joseph (Oscar Isaac), un homme qu’elle "n’aime ni ne connaît". Sa famille n’a d’autre choix, car elle arrive difficilement à subvenir à ses besoins – les impôts réclamés par le roi Hérode rendent difficile la vie des Galiléens.

Un jour, Marie est visitée en songe par l’ange Gabriel, qui lui apprend qu’elle a été choisie par Dieu pour porter son fils, futur sauveur du peuple. La jeune femme part méditer cette annonce chez sa cousine Élisabeth. Quand elle rentre à la maison, un polichinelle dans le tiroir, Marie suscite l’ire de ses parents. Joseph, visité lui aussi par Gabriel, accepte l’immaculée conception. Quant à la suite, on soupçonne que vous la connaissez déjà…

Élégamment filmé, La Nativité met à profit des extérieurs photogéniques situés au Maroc et en Italie. Rien à redire sur la distribution, assemblée avec soin, qui met en vedette la jeune Néo-Zélandaise Castle-Hughes (Whale Rider). La réalisatrice Catherine Hardwicke, une Texane (!), manipule sa matière sainte avec doigté. Son scénariste, Mike Rich, humanise les héros, explore pertinemment leur questionnement intérieur, et met l’accent sur le périple ardu de Marie et de Joseph vers Bethléem.

Rien là-dedans qui fasse des vagues, bref. Contrairement à la Passion, récit hautement explosif, la Nativité est une sorte de road story assez lisse qui, quoique ponctué de quelques épisodes violents, trouve un happy end des plus mémorables. Reste, pour alimenter la plume des commentateurs, la question de l’identité – juive – des protagonistes, qui renvoie par la bande à la question israélienne. Comme quoi on n’échappe jamais tout à fait à l’actualité…

À voir si vous aimez
The Last Temptation of Christ, de Martin Scorsese
The Passion of the Christ, de Mel Gibson
Jesus of Nazareth, de Franco Zeffirelli