Apocalypto : La fin d'un empire
Cinéma

Apocalypto : La fin d’un empire

Dans Apocalypto, Mel Gibson se penche, avec peu de mots mais quantité de muscles, sur le déclin d’une grande civilisation. Braveheart chez les Mayas…

Par ses frasques récentes, Mel Gibson aura trouvé le moyen – détourné, mais quand même… – d’attirer l’attention des médias sur son nouveau projet, un long métrage au potentiel commercial incertain. En plus de ne compter aucun acteur connu au générique, Apocalypto étale son récit sur 138 longues minutes et propose des dialogues en yucatec – un dialecte maya toujours usité dans la péninsule du Yucatan. Pas exactement vendeur, tout ça, vous en conviendrez.

Enfin, abstraction faite de ces caractéristiques a priori rebutantes, on trouvera à Apocalypto des airs connus. Construit sur des bases hollywoodiennes standard, le scénario est doté du squelette d’un film d’action lambda. Un personnage modeste se découvre des ressources insoupçonnées, qui lui permettront de triompher dans l’adversité. Familier.

Le quotidien paisible d’une communauté de chasseurs vivant dans la jungle est troublé par l’arrivée d’une horde de guerriers féroces. Jaguar Paw (Rudy Youngblood) et les siens sont faits prisonniers et amenés jusqu’à une vaste cité en déclin, où la pollution et la maladie font des ravages. Les plus chanceux deviendront esclaves; les autres seront sacrifiés sur la place publique, dans le but d’apaiser le courroux des dieux.

Un événement mystérieux permet à Jaguar Paw d’échapper à une mort horrible. Le jeune homme parvient à se sauver, mais pour être pris en chasse par ses bourreaux. Débute alors une poursuite haletante, qui ramènera les protagonistes jusqu’à leur point de départ.

Avec son récit conçu tel un parcours fléché, Apocalypto génère peu de surprises. Le film chemine dans un sens, puis revient sur ses pas. Or, cet aller-retour permet d’assister à la remarquable métamorphose de Jaguar Paw, qui transcende sa condition humaine pour accéder au rang de demi-dieu.

Trouvant sa raison d’être dans l’action pure, Apocalypto mise sur un minimum de dialogues et recourt au pouvoir d’évocation des images pour situer le contexte historique. Pas de préambule défilant après le générique d’ouverture, pas de docte narration expliquant les événements… On comprendra tout de même le message: la civilisation maya, longtemps prospère mais à l’origine de son propre déclin, a connu sensiblement les mêmes problèmes que ceux avec lesquels nous devons composer. Plus ça change…

À voir si vous aimez
The New World, de Terrence Malick
Braveheart, de Mel Gibson
The Mission, de Roland Joffe