The Painted Veil : La voie de l'amour
Cinéma

The Painted Veil : La voie de l’amour

Dans The Painted Veil, de John Curran, un couple de bourgeois colonisateurs s’ennuie ferme dans la Chine reculée alors que le pays subit de grands bouleversements.

Réalisé par John Curran (Praise), The Painted Veil raconte une (fausse) histoire d’amour. Pour son troisième long métrage, ce cinéaste new-yorkais établi en Australie reprend le roman éponyme de William Somerset Maugham, un classique du début du 20e siècle.

Belle aristocrate anglaise passionnée de piano, Kitty (Naomi Watts) accepte un peu contre son gré de se marier, histoire d’échapper à la pression sociale, avec Walter Fane (Edward Norton), un bactériologiste sur le point de quitter l’Europe pour l’exotique Shanghai. Le couple n’y restera pas longtemps. Cocu, Walter condamne son épouse à le suivre dans la campagne chinoise, où il a accepté un poste dans un village rongé par une épidémie de choléra.

Non-dits, sentiments refoulés, interdits… leur vie est confinée aux simulacres, aux apparences, car le mariage, cette terre promise, reste une illusion… Leur petit drame de bourgeois colonisateurs prend une importance démesurée au vu et su de ce que la Chine vit à l’époque (émergence d’un nationalisme xénophobe, épidémies). C’est la force de la trame, une ironie toute politique, un portrait rusé d’une société égocentrique.

La réalisation de Curran est honnête, sans plus. La première partie propose un joli quiproquo temporel, dont on ne sait trop où le présent se situe. Plus classique, la seconde partie se présente toute en contrastes, opposant les robes colorées de Kitty et son rôle de plus en plus actif à un environnement gris et à la froideur de son mari. C’est dans le jeu des acteurs, principaux et secondaires, que l’on trouve plaisir à voir ce film. Norton est particulièrement habile dans ce rôle plutôt taciturne, presque abominable.

The Painted Veil reste sage. Plutôt beau et gentil, en comparaison par exemple avec ce documentaire actuellement en salles qui dresse un portrait pas très rose de l’Occident et de ses relations avec la Chine (Manufactured Landscapes de Jennifer Baichwal). La fiction de Curran tourne davantage autour d’une histoire d’amour, un amour frustrant, peu passionnel, peu provocateur, teinté surtout d’exotisme. Le cinéma en produit une tonne dans ce genre. Celle-ci en est une autre, en deçà des précédentes.

À voir si vous aimez
La Leçon de piano de Jane Campion
L’Amant de Jean-Jacques Annaud

À l’affiche le 29 décembre