Rentrée cinéma étranger : Le tour du monde
De l’étranger nous arrivent des oeuvres qui ont ravi les cinéphiles dans leur pays d’origine.
Si le cinéma québécois est très populaire chez nous, c’est malheureusement au détriment du cinéma français. Toutefois, cette saison-ci, les cinéphiles n’ont aucune raison de bouder les films en provenance de l’Hexagone. Dès le 26 janvier, ils pourront renouer avec le romancier d’origine chinoise Dai Sijie (Balzac et la petite tailleuse chinoise) qui traite de l’amitié particulière entre deux jeunes femmes dans Les Filles du botaniste. Pour sa part, Emmanuel Bourdieu s’intéresse à l’influence néfaste d’un étudiant fantasque sur ses condisciples dans Les Amitiés maléfiques (en février).
Le cinéma semble être une véritable fontaine de Jouvence si l’on se fie à l’octogénaire Alain Resnais, qui signe le savoureux et spirituel Coeurs, film choral sur la solitude avec Sabine Azéma, Pierre Arditi et André Dussollier (2 février), de même qu’au presque centenaire Manoel de Oliveira, dont l’intrigant et ludique Belle toujours nous met en présence de deux personnages (Bulle Ogier en remplacement de Catherine Deneuve et Michel Piccoli) de Belle de jour de Buñuel (en avril).
Film prétendument responsable de la défaite de Berlusconi, Il Caimano de Nanni Moretti suit les déboires sentimentaux d’un réalisateur de films psychotroniques qui se voit offrir un scénario portant sur la vie de Berlusconi. Chez Emanuele Crialese, une Charlotte Gainsbourg plus Birkin que jamais interprète une Anglaise qui s’embarque pour l’Amérique avec une famille d’Italiens dans le très singulier The Golden Door (dates indéterminées).
Du Danemark, Lars Von Trier propose ce qu’il appelle lui-même une récréation, le loufoque The Boss of it All, où un acteur doit se faire passer pour le président d’une compagnie (date indéterminée); chez Susan Bier, Mads Mikkelsen (le Chiffre dans Casino Royale) incarne un homme qui renoue avec son passé dans le touchant drame de moeurs After the Wedding (en février).
Si le récit de Stranger than Fiction vous a plu, vous voudrez peut-être jeter un coup d’oeil au film hollandais The Waiter d’Alex Van Warmerdam, qui se met lui-même en scène dans la peau d’un garçon de table qui supplie le romancier rédigeant sa vie de pimenter sa morne existence (date indéterminée).
De la Grande-Bretagne nous arrivent deux films salués à Cannes, le prix du Jury, Red Road d’Andrea Arnold (date indéterminée, voir À surveiller), et la Palme d’Or, The Wind that Shakes the Barley de Ken Loach (2 mars, voir Valeur sûre). Pour ceux qui ont apprécié les films de la Nouvelle Vague du cinéma d’horreur britannique présentés à Fantasia l’été dernier, mentionnons Severance de Christopher Smith, lequel se veut un croisement entre The Office et Deliverance (23 mars).
Enfin, la 11e édition de Festivalissimo offre la part belle au cinéma argentin; on y verra notamment El Camino de San Diego de Carlos Sorin (Bombón: El Perro), dont on espère la visite, et El Aura, du regretté Fabián Bielensky (Nueve Reinas) (du 1er au 15 mars, au Cinéma du Parc).