Les Messagers : Mademoiselle et ses fantômes
Cinéma

Les Messagers : Mademoiselle et ses fantômes

Avec Les Messagers, les jumeaux hongkongais Oxyde et Danny Pang font une entrée bien modeste dans le cinéma hollywoodien.

Si les amateurs d’horreur aiment tant le cinéma d’épouvante asiatique, c’est que celui-ci n’emprunte pas les mêmes codes que les films américains, possède un imaginaire débridé déroutant pour le cinéphile occidental et, surtout, ne se prive pas de déconstruire ses récits à l’aide d’une chronologie complètement éclatée.

Pour le plus grand malheur des fanas du genre, lorsque les maîtres de l’horreur de l’Orient flirtent avec Hollywood, on dirait qu’ils laissent aux douanes, non leur savoir-faire, mais le je-ne-sais-quoi qui donnait à leurs films leur singularité.

Prenez Takashi Shimizu qui s’est drôlement assagi en tournant (dénaturant, devrions-nous dire) son Ju-on aux États-Unis avec la soi-disant reine de l’horreur Sarah Michelle Gellar. Et que dire d’Hideo Nakata dont le Ring 2 américain n’était qu’une bien pâle copie de l’original japonais?

Au banc des accusés, appelons cette fois Oxyde et Danny Pang qui nous ont tant fait frémir avec The Eye 1 et 2. Invités à Hollywood, les frangins de Hong Kong ont concocté une bien banale et bancale histoire de maison hantée.

Afin d’oublier la vie difficile qu’ils ont eue à Chicago, Roy et Denise Solomon (Dylan McDermott et Penelope Ann Miller) s’installent dans une ferme délabrée du Dakota du Nord, au grand dam de leur adolescente de fille, Jess (Kristen Stewart). Bientôt, la jeune fille et son petit frère de trois ans sont témoins de phénomènes surnaturels. Entre-temps, un solide gaillard vient donner un coup de main aux champs (John Corbett). Celui-ci croira-t-il aux histoires de fantômes que raconte Jess, de plus en plus hystérique?

Portes qui s’ouvrent toutes seules, revenants rampant au plafond, bruits étranges… En voulez-vous des recettes convenues? En v’là! Le pire dans tout ça, c’est que les Pang nous font aussi la morale à propos des liens familiaux – ils nous avaient déjà fait le coup avec Re-Cycle, magnifique délire visuel gâché par une finale prêchi-prêcha. Afin de vous préserver le punch, nous éviterons de nous étendre sur les fausses pistes maladroites (voire malhonnêtes) vers lesquelles on nous envoie. Heureusement, les jumeaux signent une réalisation honorable et font preuve d’un certain doigté avec leurs acteurs. C’est toujours ça de pris.

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