Wapikoni mobile : Sur la route
Depuis trois ans, le Wapikoni mobile se rend dans des réserves amérindiennes pour qu’à travers le cinéma, de jeunes autochtones retrouvent un sens à leur vie.
La série Regards s’intéresse cette semaine au Wapikoni mobile, une initiative mise sur pied par la cinéaste Manon Barbeau et à travers laquelle des autochtones de 15 à 30 ans sont initiés à la réalisation de films. Lundi, dans l’un des foyers de la salle Maurice-O’Bready, on pourra jeter un oeil sur 11 courts métrages tournés en 2006. L’un des réalisateurs, Patrick Boivin, sera sur place pour discuter avec les spectateurs.
Le projet du Wapikoni mobile a germé alors que la cinéaste Manon Barbeau travaillait à l’écriture d’un film en collaboration avec de jeunes Atikamekws. L’une de ses plus fidèles collaboratrices, Wapikoni Awashish, trouva la mort dans un accident de voiture. C’est pour rendre hommage à cette jeune femme de 20 ans que la cinéaste a créé le Wapikoni mobile. La roulotte de 34 pieds, transformée en studio ambulant de création audiovisuelle et musicale, permet à de jeunes autochtones d’apprendre les rudiments de la réalisation et leur donne accès à un studio où enregistrer leur musique.
Le Wapikoni a parcouru beaucoup de chemin. Jusqu’à présent, 76 courts métrages ont été réalisés et 13 prix, remportés à travers le monde. "Pour eux, ça fait une ouverture au monde. En même temps, ils peuvent contribuer à se faire entendre et à faire tomber des préjugés. Il se font connaître et c’est très précieux", observe Manon Barbeau.
Les réalisateurs tournent surtout des documentaires et des clips. "Au départ, c’était plutôt grave, mais maintenant, y’a de plus en plus d’oeuvres légères, constate l’instigatrice du projet. Une fois qu’on a dit le gros qu’on avait sur le coeur, après, on peut passer à des choses plus légères. C’est comme ça que j’explique ça."
Désormais, neuf communautés sont visitées par le Wapikoni chaque année. Malgré les bienfaits du projet, il demeure difficile à financer. Manon Barbeau se réjouit toutefois de l’appui du Conseil en éducation des Premières Nations, qui lui a même offert une deuxième roulotte pour lui permettre d’aller visiter un plus grand nombre de communautés.
Le 19 février à 19h
Au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke
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