Le Nombre 23 : Jamais 2 sans 3
Le Nombre 23, de Joel Schumacher, est un thriller psychologique qui jongle avec les nombres ainsi qu’avec la crédulité du spectateur.
Walter Sparrow (Jim Carrey) mène une vie tranquille jusqu’au jour où, pour son anniversaire, sa femme Agatha (Virginia Madsen) lui offre un curieux roman en cadeau. Le Nombre 23 raconte l’histoire de Fingerling, un détective plongé dans une sombre enquête de meurtre et qui nourrit une fascination malsaine pour le nombre 23. Or, il se trouve que les aventures de Fingerling ne sont pas sans rappeler à Walter certains épisodes de sa propre vie.
Plus ce dernier avance dans sa lecture, plus il se reconnaît. Bientôt, l’intérêt de Walter tourne à l’obsession. Il commence à faire des cauchemars, hallucine qu’il va assassiner son épouse, effectue des calculs farfelus qui ramènent tout à 23…
Mais quel est donc le lien qui unit Fingerling à Walter? Pourquoi y a-t-il des 23 partout? Et quel est l’âge du capitaine? Si le synopsis ci-dessus vous paraît obtus, c’est parfaitement normal. Nous étions toujours en train d’en démêler l’écheveau au moment de mettre sous presse.
Après un excellent générique d’ouverture, "très David Fincher" (l’auteur de 7even), Le Nombre 23 place adroitement ses pions. Le récit, qui démarre dans la normalité, glisse rapidement vers le surnaturel. Une fois qu’il a poussé ses deux, trois gags obligatoires, Jim Carrey plonge inexorablement dans la paranoïa. L’acteur campe son double rôle (Sparrow/Fingerling) de manière convaincante.
Or, l’intrigue s’emballe, et en vient à se prendre à son propre jeu. Rendu là, le spectateur doit renoncer à ses facultés critiques et se laisser porter. Oui, ça tourne, oui, ça dérape, mais il faut tenir bon.
Arrive un moment où l’intrigue policière greffée à ce "délire numérique" prend trop de place. Et, pour rattacher les bouts de ficelle qui pendouillent, on propose une résolution trop explicative. Mais la conclusion de ce genre d’oeuvre est-elle jamais satisfaisante?
Il existe, paraît-il, tout un culte autour du nombre 23. On peut même y trouver quelque connotation diabolique: 2 divisé par 3 = 0,666… Prémisses captivantes, qui ont intéressé le cinéaste Joel Schumacher (Phone Booth, The Phantom of the Opera). Le réalisateur met tout son métier au service d’un scénario imparfait, mais riche sur le plan esthétique. Au fait, pour l’Américain, il s’agissait d’une… 23e réalisation, tous genres confondus.
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