The White Massai : L’amour avec un grand ah!
The White Massai, de Hermine Huntgeburth, entraîne le spectateur dans un village banal du Kenya où une idylle inusitée entraîne un choc des cultures sévère.
Mombasa, Kenya. Carola (Nina Hoss) et son petit ami Stefan (Janek Rieke) comptent bien profiter de leur dernière nuit de vacances avant de repartir pour la Suisse. Le plan semble simple, mais c’est sans compter sur l’apparition soudaine de Lemalian (Jacky Ido), un somptueux guerrier de la tribu des Samburu qui aide le couple à se sortir d’une situation délicate. Un regard, un coup de foudre et une danse brutalement interrompue par Stefan plus tard, Carola décide de dire adieu à l’Europe, ou plutôt, de ne pas dire adieu à l’Afrique. Armée de sa seule volonté, la jeune femme se rend alors aux confins du pays afin de retrouver "son" guerrier. Mais l’amour au premier regard parviendra-t-il à survivre au second?
Inspiré du best-seller du même nom, lui-même inspiré par l’histoire réellement vécue par son auteur, Corinne Hofmann, le film de la réalisatrice allemande Hermine Huntgeburth aborde le thème du conflit que fait naître la mise en relation de deux mentalités aux antipodes l’une de l’autre. On verra ainsi une Carola d’une irritante naïveté, doublée d’une exaspérante détermination, tenter de bousculer tous les tabous de la tradition africaine. On verra aussi Lemalian résister férocement à toute forme de changement, si ce n’est dans l’art des plaisirs de la chair. Et, là encore…
Filmé dans un décor paradisiaque, The White Massai ne lésine ni sur les paysages splendides ni sur les scènes d’un fascinant exotisme. Malheureusement, le cadre éblouissant n’excuse ni n’annihile guère les clichés de cette romance parfois bercée de mélodies de violons sirupeuses et de répliques d’une certaine mièvrerie (et d’une mièvrerie certaine). Et quand le dialogue finit par se résumer quasi exclusivement aux accusations répétitives de Lemalian, hurlant passionnément: "c’est ton petit ami!" chaque fois qu’il voit sa femme adresser la parole à un autre homme, on ne peut s’empêcher de tiquer légèrement. Et de s’efforcer de chercher (en vain) une certaine moralité à ce propos. Mais tout semble tristement se résumer à dire que, lorsqu’il se heurte aux mélanges des cultures, même l’amour inconditionnel possède ses limites. Ce qui, vous en conviendrez, est sensiblement loin d’être moral…
À voir si vous aimez
Les histoires d’amour qui finissent puis qui recommencent
Le roman L’Africaine de Francesca Marciano