The Host : Jamais sans ma fille
Cinéma

The Host : Jamais sans ma fille

Dans The Host (Gwoemul), du Sud-Coréen Bong Joon-ho, un monstre sous-marin sème la panique à Séoul.

Kim Ki-duk (3-Iron), Park Chan-wook (Oldboy), Lee Chang-dong (Oasis), Kim Ji-Woon (A Tale of Two Sisters)… Décidément, la Corée du Sud nous gâte cinématographiquement parlant, et dorénavant, l’on devra ajouter le nom de Bong Joon-ho (Memories of Murder) à cette liste de prestigieux et imaginatifs cinéastes.

Sélectionné pour la Quinzaine des réalisateurs l’an dernier, The Host s’avère beaucoup plus qu’une banale histoire de monstre dans la lignée du mythique Godzilla nippon. De fait, l’on retrouve dans cette sympathique fable à saveur écolo d’irrésistibles éléments tragicomiques derrière lesquels se terre une critique de la société occidentale – n’est-ce pas à cause de la négligence d’un Américain qu’arrivera le malheur?

Gang-du (Song Kang-Ho), papa paumé d’une charmante fillette délurée (Ko Ah-sung), habite un petit snack-bar où travaille son père. Lors d’un paisible après-midi, un monstre marin (créature visqueuse animée avec une certaine fluidité par la société The Orphanage) émerge de la rivière Han puis croque quelques passants sur son passage avant de filer avec la petite Hyun-seo. Persuadé qu’elle n’est pas morte, Gang-du fera tout pour la retrouver, aidé de son frère chômeur et de sa soeur tireuse à l’arc. Pendant ce temps, les autorités attestent que la créature est l’hôte d’un virus.

Combinant allègrement les recettes propres aux films de monstre, tant japonais qu’américains, Bong Joon-ho, qui s’inspire également de Signs de M. Night Shyamalan, trace un portrait doux-amer de la classe moyenne sud-coréenne, de même que des laissés-pour-compte, par le biais du jeune orphelin qui se retrouvera prisonnier dans l’antre de la créature marine. Le réalisateur fait vivre des événements si extrêmes à ces personnages que ceux-ci expriment alors leurs sentiments de façon excessive. Dès lors, même les moments les plus tristes prennent vite une tournure loufoque, voire burlesque.

Si l’on peut reprocher au récit de manquer quelque peu de profondeur – c’est quand même un film d’action, vous me direz -, l’on ne peut que s’incliner devant la joyeuse et délirante férocité avec laquelle le réalisateur s’en prend à l’impérialisme américain sourd et aveugle quant à la protection de la planète. Et vlan dans les dents!

À voir si vous aimez
Godzilla d’Ishirô Honda
Jaws de Steven Spielberg
Signs de M. Night Shyamalan