First Snow : Meurs un autre jour
Dans First Snow, de Mark Fergus, Guy Pearce flirte avec le surnaturel, la mort et Piper Perabo. Triste destin…
Parce que l’originalité est un art parfois difficile à maîtriser, tout commence par une banale panne de voiture en plein milieu d’une ville quasi déserte du Nouveau-Mexique. Puis, parce que l’originalité est une chose à laquelle beaucoup aspirent, la panne de voiture entraînera son propriétaire, le prétentieux Jimmy Starks (Guy Pearce), à consulter un devin. Oui, vous avez bien lu, un devin. Un devin dans une roulotte, en plein milieu d’un parking ayant pour seule décoration une immense pancarte affichant "Topless". Le genre de truc commun, quoi! Ce fameux devin prendra plusieurs dollars à Jimmy, puis lui prendra les mains. Ensuite, il deviendra livide, chancellera et finira par prédire à notre héros que sa vie s’achèvera le jour où tombera la première (et sa dernière) neige.
Après cette prophétie, Jimmy se demandera s’il ne vaudrait pas mieux pour lui émigrer illico en Floride, là où cette menaçante première tempête ne risque jamais d’arriver. Malheureusement, il ne donnera jamais suite à cette idée première. On dit "malheureusement", car cet exil aurait certainement épargné, au protagoniste tout autant qu’au spectateur, beaucoup, beaucoup de soucis. Des soucis qui prennent des formes tout aussi diverses que variées: un scénario (signé Hawk Ostby et Mark Fergus, le réalisateur) emberlificoté au possible, un dénouement d’une lourdeur effarante et une Piper Perabo faisant office de minette bonne à être belle et se taire.
Guy Pearce a certes la gueule de l’emploi. Certaines images sont plutôt esthétiques. Mais, ce que le devin semble voir pour la première fois, le spectateur, lui, l’a déjà vu mille et une fois. On a droit à un plan d’ouverture calqué sur celui du Lost Highway de Lynch. On a même droit à une reproduction éhontée de l’immortel et reconnaissable entre tous plan de ciel bleu parsemé de nuages blancs habituellement signé Gus Van Sant. Entre les genres, First Snow balance: suspense, drame psychologique, thriller? Certains spectateurs d’une mauvaise foi atténuée pourraient même apparenter la chose à une (fade) tentative de croisement d’un drame et d’un western… Mais l’habit ne fait pas le moine. Et les bottes ne font certainement pas le cow-boy.
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