Découvertes allemandes : Sturm und Drang
Cinéma

Découvertes allemandes : Sturm und Drang

La 15e édition des Découvertes allemandes nous fait connaître huit cinéastes qui ont signé des oeuvres fortes et troublantes. Morceaux choisis.

Le cinéma allemand se faisant trop rare sur nos écrans, l’on peut heureusement compter sur le Goethe-Institut qui, depuis maintenant 15 ans, nous offre la crème des films auf Deutschland.

C’est ainsi qu’au fil des ans, les cinéphiles germanophiles ont pu découvrir les oeuvres d’Andreas Dresen (Frites et Folie), de Fatih Akin (Solino), d’Oliver Hirschbiegel (My Last Film), de Stefan Krohmer (They’ve Got Knut) et de Hans-Christian Schmid (Crazy, Au loin, les lumières), dont le bouleversant Requiem, pour lequel l’extraordinaire Sandra Hüller a reçu l’Ours d’argent de la meilleure actrice à la Berlinale de 2006, ouvrait les festivités.

Pour sa part, Matthias Glasner propose le drame troublant The Free Will (Der Freie Wille) où Jürgen Vogel (vu dans Rosenstrasse de Margarethe von Trotta et Nackt de Doris Dorrie) incarne avec force conviction un violeur en série qui souhaite, après neuf ans d’incarcération, refaire sa vie. Il croisera le chemin de Nettie (Sabine Timoteo, intense), une jeune femme victime d’un père possessif. Un film éprouvant, ponctué de scènes violentes et très dures, qui nous confronte sans cesse à nos préjugés. Pour The Free Will, que l’on dit le film le plus controversé au Festival de Berlin l’an dernier, Vogel, coscénariste et coproducteur, a remporté l’Ours d’argent pour son accomplissement artistique. (12 avril, à 20 h; 13 avril, à 18 h 30)

Habile et charmant mélange d’images d’archives et de scènes fictives, Zeppelin de Gordian Maugg raconte comment l’explosion du dirigeable Hindenburg en 1937 a bouleversé la vie d’un homme, son fils et son petit-fils. Une façon intéressante de faire revivre l’histoire en lui donnant une teinte mystérieuse. (26 avril, à 20 h; 27 avril, à 18 h 30)

Pour ceux qui en ont marre des histoires de triangles amoureux racontées avec force guimauve et baisers langoureux échangés par des acteurs canon, soleil couchant en toile de fond, voyez Longing (Sehnsucht) de Valeska Grisebach, qui raconte en toute simplicité comment un couple coulant des jours heureux voit son avenir compromis à la suite d’une nuit d’ivresse. Un film dénué d’artifices, tout en lenteur et en nuance, où l’émotion s’avère palpable à tout moment. (10 mai, à 20 h; 11 mai, à 18 h 30)

Adaptation d’une pièce de René Pollesch, Berlin Stories (Stadt als Beute) d’Irene von Alberti, Miriam Dehne et Esther Gronenborn met en scène les tribulations de trois comédiens, le premier inexpérimenté, la deuxième exhibitionniste et le troisième toujours absent des répétitions, à deux semaines de la première. Trois récits qui se connectent avec bonheur, portés par des acteurs au jeu conquérant. (17 mai, à 20 h; 18 mai, à 18 h 30)

Enfin, dans le dépouillé mais diablement efficace The Kick (Der Kick) d’Andres Veiel, deux excellents comédiens (Susanne-Marie Wrage et Markus Lerch) incarnent tour à tour les agresseurs, les amis et les parents de Marinus Schöbert, un garçon de 16 ans sauvagement assassiné en 2002. Grand Prix "Vision du réel" à Nyon. (24 mai, à 20 h; 25 mai, à 18 h 30)

Du 5 avril au 25 mai au Goethe-Institut
www.goethe.de/montreal