Ne le dis à personne : Atmosphère, Atmosphère…
Dans Ne le dis à personne, de Guillaume Canet, Marie-Josée Croze hante l’esprit de François Cluzet.
Quatre ans après Mon idole, satire noire un peu brouillonne de la télé-réalité mettant en vedette François Berléand, Guillaume Canet revient en force derrière la caméra avec Ne le dis à personne, un thriller atmosphérique ultra-léché d’après le best-seller Tell No One de l’Américain Harlan Coben, nouveau maître du suspense.
Bercé par la guitare planante mais discrète de M, à qui Canet a demandé d’improviser à la manière de Ry Cooder pour Paris, Texas, ce récit aux accents hitchcockiens met en scène le fiévreux (et athlétique!) François Cluzet dans la peau d’un médecin qui, persuadé que sa femme est toujours vivante (Marie-Josée Croze, énigmatique), se lance dans une poursuite infernale afin de la retrouver. Plus il croit s’en rapprocher, plus les obstacles se dressent sur sa route, et plus la police (l’efficace Berléand en tête) voit dans ses agissements des gestes incriminants.
Avec son intrigue tortueuse à souhait, très bien servie par un montage nerveux et une caméra au bord de l’hystérie, notamment lors des courses haletantes de Cluzet à travers Paris, Ne le dis à personne scotche le spectateur dans son fauteuil dès l’apparition furtive de la disparue sur l’écran d’ordinateur du médecin jusqu’à… Hélas, tout se gâche à la fin où l’on nous sert une bavarde et interminable explication.
De plus, comme s’il doutait de l’intrigue on ne peut plus romantique de ce polar amoureux, plus américain que français dans son essence, Canet, que l’on voit brièvement dans le rôle d’un écuyer, en remet avec ses saynètes à l’eau de rose nous montrant le couple dans sa prime jeunesse. Heureusement, ces petits caprices de metteur en scène n’arrivent pas à nous faire oublier l’interprétation de haut calibre du plus que prestigieux casting.
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