Behind the Mask : Slasher Académie
Cinéma

Behind the Mask : Slasher Académie

Le nouveau venu Scott Glosserman signe avec Behind the Mask un faux documentaire qui met en boîte les codes du film d’horreur.

Depuis ses premiers balbutiements dans les années 60 (Six Femmes pour l’assassin de Mario Bava) jusqu’à ses triomphes au box-office dans les années 70 et 80 (Halloween, la série Friday the 13th), le slasher s’est taillé une place enviable parmi les sous-catégories du cinéma de terreur. Le genre n’a pas su, cependant, résister à la mode d’autodérision des années 90, dont la trilogie Scream est un des exemples les plus populaires. Et pourtant, les tueurs psychopathes n’ont pas dit leur dernier mot et n’entendent plus à rire. On prépare en ce moment un remake très sérieux du Halloween de John Carpenter. Et dans l’astucieux Behind the Mask, on assiste en direct à la naissance d’une nouvelle vedette du genre, qui prend très à coeur sa mission sanglante.

Leslie Vernon (Nathan Baesel) n’a pas encore commis un seul crime. Ce jeune homme d’allure enjouée se targue pourtant d’être le successeur des Freddy Krueger, Jason Voorhees et autre Michael Myers de ce monde. Il se prépare d’ailleurs à massacrer un groupe d’ados en s’inspirant des méthodes de ses prédécesseurs. Pour créer un peu de "mythe" autour de sa personne, Leslie permet à une petite équipe de cinéma de filmer un reportage sur ses préparatifs. Très coopératif et volubile, il explique en long et en large à la documentariste Taylor Gentry (Angela Goathals) ses motivations et partage avec elle tous les petits trucs du métier. Évidemment, les choses se corsent pour Taylor et son équipe lorsque Leslie se met effectivement à massacrer des jeunes. Que faire alors? Continuer à filmer ou intervenir pour arrêter le massacre?

On l’aura compris, Behind the Mask se présente comme une dissertation sur les codes du slasher. Une des idées brillantes du film est de naviguer entre deux réalités, celle du faux documentaire (dans laquelle il est établi que les icônes du genre, de Jason à Freddy, existent pour vrai) et celle de la fiction assumée qui propulse subitement les personnages dans l’univers d’un vrai film d’horreur. En jouant successivement sur les deux tableaux, Scott Glosserman signe un slasher postmoderne, qui se paye le luxe d’une réflexion thématique sur le genre, sans pour autant se priver des délicieux frissons qui en font l’intérêt.

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