Pirates des Caraïbes: Jusqu'au bout du monde : Sus au piratage!
Cinéma

Pirates des Caraïbes: Jusqu’au bout du monde : Sus au piratage!

Pirates des Caraïbes: Jusqu’au bout du monde, ou le dernier (?) volet poussif d’une franchise hyper-lucrative.

Voilà. La règle du "jamais deux sans trois" honorée, on peut maintenant fermer les livres de la saga Pirates des Caraïbes. Enfin, c’est là le souhait d’un marin d’eau douce qui trouve qu’on l’a suffisamment mené en bateau. Or, il appartient sans doute aux cinéphiles de décider du destin de cette franchise inspirée d’un manège de Disneyland: et si Jusqu’au bout du monde remplissait les coffres du producteur Jerry Bruckheimer, comme l’ont fait les deux premiers chapitres? Alors Jack Sparrow et ses compagnons flibustiers pourraient bien hisser le pavillon noir de nouveau.

Tourné en même temps que le précédent Le Coffre du mort, Jusqu’au bout du monde colle – sans surprise – à un plan qui a fait du millage. On a affaire à un spectacle haut en couleur, roulant les mécaniques, conscient de son impact. Et qui, essentiellement, use des mêmes pirouettes depuis les tout premiers débuts. Enfin, un trucage très réussi, ça demeure un trucage très réussi.

En revanche, côté scénario, ça galère toujours dangereusement. L’intrigue, aussi tentaculaire que la barbe du gluant Davy Jones (Bill Nighy), a du mal à garder le cap. Beaucoup de monde à gérer, beaucoup d’intrigues satellitaires à faire avancer.

En trois mots comme en mille… Will Turner (Orlando Bloom), Elizabeth Swann (Keira Knightley) et le capitaine Barbossa (Geoffrey Rush) tentent de mettre fin aux activités du méchant Jones, qui écume les sept mers au profit de la Compagnie des Indes orientales. Ils auront besoin, pour ce faire, de l’aide du bon vieux Jack Sparrow (Johnny Depp).

On schématise, il va sans dire. Jusqu’au bout du monde ne serait rien sans les innombrables rebondissements, trahisons et alliances improbables qui caractérisaient déjà La Malédiction de la Perle noire et Le Coffre du mort. Et trop, c’est comme pas assez.

Cela étant, la valeur ajoutée, dans le cas qui nous intéresse, se mesure à la hauteur de quelques épisodes isolés, détachables de l’ensemble. Notons donc la longue séquence où Depp, génial, hallucine (ou pas) sur son île déserte. Et la (trop) brève apparition du "papi roulant" Keith Richards, qui campe le plus naturellement du monde son personnage de vieux flibustier.

Mais ces flashs savoureux, sorte de baroud d’honneur, ne sauraient camoufler l’évidence: pour nos valeureux pirates, l’heure de la retraite – quelque part sous les tropiques? – a sonné.

À voir si vous aimez
Les deux premiers Pirates of the Caribbean, de Gore Verbinski
Les mégaproductions de Jerry Bruckheimer
Le cinéma d’action costumé