Rentrée cinéma de l'été 2007 : Écrans ensoleillés
Cinéma

Rentrée cinéma de l’été 2007 : Écrans ensoleillés

Avec l’arrivée de la saison chaude, les salles de cinéma tentent d’attirer les cinéphiles en vacances avec la promesse de quelques heures à l’air climatisé et une foule de grosses sorties.

L’an dernier, le plus gros succès estival fut, de loin, Bon Cop, Bad Cop. Cet été, nous verrons si la foudre peut frapper une deuxième fois avec Nitro d’Alain Desrochers, un autre film d’action "made in Québec". L’affriolante Lucie Laurier est toujours de la partie, cette fois aux côtés de Guillaume Lemay-Thivierge. Ce dernier, qui fut révélé dans Le Matou mais qu’on a surtout vu à la télévision dernièrement (Casino, Ramdam, etc.), revient en force au grand écran en héros aux prises à la fois avec la police et les motards, dans un film aux allures de Rapides et dangereux. Ayant déjà été acrobate, l’interprète de J’ai 16 ans effectue apparemment ses propres cascades dans le film. Patrick Huard peut aller se rhabiller!

Dans un tout autre registre, on pourra découvrir Contre toute espérance, deuxième volet de la trilogie thématique que Bernard Émond a entamée avec La Neuvaine. Guylaine Tremblay, que le cinéaste avait déjà dirigée dans 20 h 17 rue Darling, se glisse dans la peau d’une femme désespérée qui envisage de tuer l’homme qu’elle blâme pour tous ses malheurs, soit son mari invalide, interprété par Guy Jodoin dans un rare rôle dramatique.

En provenance des États-Unis, qui nous ont déjà envoyé un troisième Spider-Man, un troisième Shrek et un troisième Pirates des Caraïbes, on verra bientôt apparaître un quatrième Die Hard dans lequel John McClane, le personnage qui a fait de Bruce Willis une superstar, fait face à une organisation terroriste qui menace de paralyser la totalité du réseau informatique américain. Entre le remplacement de John McTiernan par Len Wiseman (le réalisateur des médiocres Underworld), l’ajout douteux d’un jeune partenaire (Justin Long) à McClane et la rumeur voulant que les scènes d’action aient été aseptisées afin de convenir à un public familial, les choses augurent mal pour Live Free or Die Hard. Donnons quand même la chance au coureur, qui sait, on pourrait être agréablement surpris.

La folie Harry Potter continue cet été avec la parution d’un septième et dernier livre et la sortie en salle du cinquième film, Harry Potter and the Order of the Phoenix de David Yates (la télésérie britannique State of Play). Les acteurs Daniel Radcliffe, Emma Watson et Rupert Grint ont quitté l’enfance, ainsi que leurs personnages, dont les aventures deviennent de plus en plus sombres. Harry aura même droit à son premier baiser!

Le cinéma démesuré, bruyant et tape-à-l’oeil de Michael Bay, on aime ou on déteste. Mais force est d’admettre qu’il est le choix idéal pour orchestrer Transformers, un derby de démolition entre deux races de robots métamorphosables inspiré des jouets et dessins animés qui ont fait le bonheur de tant de petits gars dans les années 80.

The Invasion est la quatrième adaptation du roman The Body Snatchers de Jack Finney, après celles de Don Siegel en 1956, Philip Kaufman en 1978 et Abel Ferrara en 1993. La réalisation de cette nouvelle version, qui met en vedette la ravissante Nicole Kidman et le ténébreux Daniel Craig, a d’abord été confiée à Oliver Hirschbiegel (Downfall), mais les producteurs n’étant pas satisfaits du résultat, les frères Wachowski (The Matrix) et leur protégé James McTiegue (V for Vendetta) ont été recrutés pour concevoir et tourner de nouvelles séquences.

Si les cinémas sont surpeuplés de blockbusters hollywoodiens et de plus en plus de productions locales durant l’été, les films étrangers non états-uniens ne sont pas entièrement en reste.

Notamment, le cinéaste danois Lars von Trier nous revient avec le petit film fauché et sournois qu’il s’est offert avant de conclure sa trilogie USA – Land of Opportunities (amorcée avec Dogville et Manderlay). The Boss of It All s’apparente surtout aux Idiots: même réalisation intentionnellement un peu "tout croche" (mauvais cadrages, faux raccords, son défaillant), même genre de scènes amusantes mais qui s’étirent souvent pour rien, et puis quand même un petit message qui se faufile (ici, par rapport au capitalisme et aux caprices des acteurs).

Enfin, un bon nombre de productions françaises prendront aussi l’affiche, dont la dernière réalisation de Claude Berri (Jean de Florette), Ensemble c’est tout, un autre film tentant de nous faire croire que la jolie Audrey Tautou n’est qu’une pauvre petite femme de ménage, comme dans Dirty Pretty Things. C’est déjà plus convaincant qu’en arrière-petite-fille de Jésus!