Présence autochtone : En territoire indien
Cinéma

Présence autochtone : En territoire indien

La 17e édition de Présence autochtone donne une nouvelle fois aux Premières Nations la chance de nous faire leur cinéma.

Le bal (ou la danse traditionnelle?) s’ouvre le dimanche 10 juin avec un programme double. Tout d’abord, comme l’an passé, il y aura présentation d’un court métrage produit dans le cadre des ateliers de formation de Vidéo Paradiso, soit La Moitié de, un film de Paul Rivest sur le thème de l’identité incertaine de ceux qui ont le "sang mêlé". Démontrant dès lors la façon dont le festival tisse des liens entre les autochtones locaux et internationaux, la soirée d’ouverture se transportera ensuite en Nouvelle-Zélande avec la première canadienne d’Eagle vs. Shark. Réalisé par le Maori Taiki Waititi (dont le court métrage Two Cars, One Night fut mis en nomination pour un Oscar en 2005), cette comédie est comparée par certains à Napoleon Dynamite ou aux films de Wes Anderson pour ses personnages hors normes et son humour absurde.

Dans les jours qui suivent, plusieurs documentaires sont au programme, dont Byron Chief-Moon: Grey Horse Rider de Marlene Millar et Philip Szporer, un portrait d’un danseur et chorégraphe, à la fois amérindien et homosexuel, qui trouve son inspiration artistique dans le fait de faire partie d’une minorité dans une minorité. Dans un registre moins encourageant, Unrepentant: Kevin Annett and Canada’s Genocide de Louie Lawless lève le voile sur ce qu’Annett, un écrivain et ancien pasteur de l’Église Unie du Canada, considère avoir été l’extermination délibérée et systématique d’enfants autochtones par les Églises et le gouvernement fédéral, qui les retiraient de leurs communautés pour les envoyer dans des écoles résidentielles.

Toujours au département des réquisitoires, Trespassing de Carlos Demenezes dépeint le combat environnementaliste des tribus Mojave et Shoshone du sud-ouest des États-Unis pour faire reconnaître au gouvernement américain les erreurs commises lors de l’entreposage de déchets nucléaires et d’essais atomiques sur leurs territoires. Le peuple Shoshone est aussi à l’avant-plan dans A Mormon and Shoshone Experience d’Angelo Baca, qui nous amène à l’époque de la fondation de l’état de l’Utah.

En provenance de l’Amérique du Sud, The Fighting Cholitas de Mariam Jobrani dénote l’existence inattendue de femmes amérindiennes en Bolivie qui s’adonnent à la lucha libre (lutte libre), avec leurs grandes jupes traditionnelles, rien de moins! Avec We Are The Indians de Philip Cox et Valeria Mapleman, on se déplace en Argentine à la rencontre des Mbya Guaranis (sujets du film The Mission de Roland Joffe) qui tentent difficilement de préserver leur mode de vie dans des villages en forêt, à l’écart des villes bâties par les Blancs. Or, les influences extérieures semblent inévitables, qu’elles soient positives (écoles, soins médicaux) ou négatives (alcoolisme, jeu).

De retour chez nous, la vidéaste canadienne Dana Claxton sera l’objet d’une mini-rétrospective d’un soir à la Cinémathèque. D’origine lakota, Claxton s’exprime dans son art à propos des injustices dont les siens ont été victimes, tout en célébrant la beauté de leur culture et leurs croyances. Ceci décrit assez bien l’ensemble des films présentés durant Présence autochtone. On vous reparle du reste de la programmation la semaine prochaine.

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