Ratatouille : Une affaire de goût
Cinéma

Ratatouille : Une affaire de goût

Dans Ratatouille, Brad Bird réussit à nous faire aimer les rats autant que la bonne bouffe.

À part quelques punks qui en font un animal de compagnie, rares sont ceux qui ne sont pas dégoûtés par ces vilains petits rongeurs que sont les rats. C’est donc tout au mérite de Ratatouille de réussir à rendre ces bestioles absolument adorables. Qui plus est, ils évoluent ici dans les cuisines d’un restaurant, sûrement la dernière place où on voudrait les retrouver dans la vraie vie!

Contrairement à ses congénères qui se contentent de bouffer ce qu’ils trouvent dans les poubelles, Remy (la voix de Patton Oswalt) est un amateur de bonne chère. Doté d’un sens du goût et de l’odorat surdéveloppé, il prend plaisir à marier les saveurs et créer des plats délicieux, même s’il doit risquer sa vie en s’infiltrant chez les humains pour dénicher des ingrédients. À travers des circonstances extraordinaires, Remy se lie d’amitié avec le plongeur (Lou Romano) d’un grand restaurant français, qui n’a aucun talent culinaire mais qui a l’avantage non négligeable de ne pas avoir l’apparence d’un rat! À eux deux, ils deviennent le meilleur chef de Paris, mais devront faire preuve de beaucoup de prudence s’ils ne veulent pas être démasqués par le caractériel propriétaire de l’établissement (Ian Holm) et un impitoyable critique gastronomique (Peter O’Toole).

Ratatouille est un divertissement magnifique qui prouve que le dessin animé n’est pas bon qu’à faire rire les enfants, il peut être une des formes d’expression artistique les plus sensationnelles qui soient. Avec une attention au détail inouïe, Brad Bird et les animateurs de Pixar nous en mettent plein la vue avec des jeux de lumière et de texture quasi photoréalistes, des décors somptueux et des mouvements d’appareil époustouflants. De plus, le formidable design des personnages, combiné aux enthousiastes performances vocales des comédiens, les rend immédiatement attachants.

Bird a concocté un récit original et imprévisible, à la fois drôle et touchant, dont les thèmes rappellent ceux de The Iron Giant, soit qu’il est possible de transcender sa nature et que chacun peut devenir ce dont il rêve, peu importent ses origines. Si un robot destructeur peut devenir un héros et un rat peut devenir cuisinier, il n’y a aucune limite à ce à quoi on peut aspirer.

À noter que, comme les studios Pixar en ont fait une admirable habitude, le programme principal est précédé d’un court métrage, Lifted de Gary Rystrom, une amusante histoire d’enlèvement extra-terrestre sans dialogue, en lice plus tôt cette année pour l’Oscar du meilleur court métrage d’animation.

À voir si vous aimez
The Iron Giant et The Incredibles de Brad Bird
Finding Nemo d’Andrew Stanton