Captivity : Il était une (autre) proie
Cinéma

Captivity : Il était une (autre) proie

Dans Captivity, Roland Joffé brasse tous les clichés propres aux thrillers psychologiques gore.

Prenez une jolie blonde habituée aux rôles de victimes, un tueur à l’enfance troublée, ajoutez quelques clichés, des revirements de scénario totalement prévisibles, et versez là-dessus du sang, beaucoup de sang. Vous aurez alors une bonne idée de ce qui vous attend avec Captivity, de Roland Joffé.

Elisha Cuthbert joue ici le rôle de Jennifer, une top modèle kidnappée par un psychopathe (Pruitt Taylor Vince) qui s’amuse à récolter dans un scrapbook des détails sur la vie de ses victimes afin de mieux les terroriser. Lorsqu’elle se rend compte qu’un jeune homme (Daniel Gillies) est tenu captif avec elle, un jeu du chat et de la souris débute entre leur ravisseur et eux alors qu’ils essaient de lui échapper.

Se voulant dans la lignée des thrillers psychologiques gore à la Saw, le scénario de Captivity ne tient cependant pas la route. Si les amateurs d’hémoglobine seront satisfaits (notamment par une scène où le kidnappeur passe au mélangeur un oeil, une oreille et divers autres organes afin de faire avaler à la pauvre Jennifer la bouillie qui en résulte), ceux qui espèrent un punch final renversant risquent d’être déçus et d’avoir tout vu venir dans les 15 premières minutes du film.

De plus, les personnages sont peu développés et terriblement caricaturaux: la jolie top modèle adulée de tous mais qui, au fond, n’a personne dans sa vie, et le beau mec héroïque de service, avec qui il se développe en quelques heures une invraisemblable relation amoureuse. Sans oublier le classique tueur traumatisé par son passé, dont on découvre grâce à une vidéo maison qu’après avoir été victime d’abus sexuels de la part de sa mère, il l’a froidement assassinée (il serait bien intéressant, d’ailleurs, de savoir comment il pouvait y avoir autant de plans différents dans cette vidéo qui provenait logiquement d’une caméra posée sur un trépied…).

Impression de déjà vu? Et on n’a pas encore parlé des bruits stridents soulignant chaque moment de surprise, des victimes qui hurlent au plafond: "What do you want, you sick bastard?", du dernier sursaut de ceux qui ont été laissés pour morts… Bref, tous les ingrédients sont là pour un film d’horreur conventionnel et prévisible auquel adhéreront cependant les amateurs du genre.

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