Hairspray : Une étoile est née
Haispray, d’Adam Shankman, revisite la comédie musicale à succès de Broadway, laquelle s’inspirait du film-culte de John Waters. Propos de la révélation du film, la pétillante Nikki Blonsky.
En 1988, John Waters conquit le grand public grâce à Hairspray, une comédie musicale parodique où une adolescente grassouillette devenue danseuse coqueluche d’une émission jeunesse se bat contre la ségrégation dans le Baltimore ouvrier du début des années 60.
La même année naquit à Great Neck (NY) Nikki Blonsky, qui, après s’être illustrée dans des comédies musicales à l’école secondaire, "voulait plus que tout au monde" incarner l’héroïne de Hairspray à Broadway, où la pièce aura récolté huit prix Tony grâce à l’adaptation de Mark O’Donnell et Marc Shaiman. Malgré son grand talent et son physique rondouillard, on jugea cette admiratrice de Julie Andrews et d’Angela Lansbury trop jeune.
Pourtant, le 8 juin 2006, à Entertainment Tonight, la jeune vendeuse de crème glacée apprend qu’Adam Shankman (The Wedding Planer, The Pacifier) lui offre d’interpréter au grand écran Tracy Turnblad.
Jointe chez elle au téléphone, Nikki Blonsky raconte d’un ton enjoué: "C’est amusant de savoir que je suis née la même année que le film, mais qui pouvait savoir qu’on ferait un remake… peut-être que Dieu le savait! Je savoure pleinement chaque seconde, mais je me pince tous les jours! Le jour de la promotion du film, j’ai même demandé à John Travolta de me pincer."
Ah! Ce cher John… Lui qui fit rêver des générations de fillettes en interprétant le sexy Danny Zucco dans Grease risque de provoquer quelques arrêts cardiaques chez celles-ci puisqu’il reprend le rôle créé par Divine, Edna Turnblad, ménagère obèse et complexée.
Celle qui se sent plus à l’aise devant la caméra que sur une scène se souvient: "Lorsque j’ai vu John Travolta habillé et maquillé en femme, je me suis dit: "Voilà Edna!" John est entré dans la peau d’Edna de façon phénoménale."
De fait, une fois l’effet de surprise passé, Travolta se révèle, sous l’épais maquillage de latex et son costume d’une trentaine de livres, une Edna touchante au quotidien et plus qu’agile sur une piste de danse. Quant à la fougueuse Blonsky, secondée notamment par l’impériale Queen Latifah, la plastifiée Michelle Pfeiffer et l’étonnant James "X-Men" Marsden, elle s’avère une digne dauphine de celui qui nous donna la fièvre du samedi soir.
Fort de numéros musicaux entraînants, d’airs mémorables – que l’on chante à tue-tête en sortant du cinéma – et de costumes colorés, le Hairspray 2007 ravira davantage les vrais amateurs de comédies musicales que les fans de Waters. Toutefois, ceux-ci y reconnaîtront avec joie leur idole dans la peau d’un exhibitionniste, de même que Ricki Lake, la Tracy originale, et Jerry Stiller, dont le rôle du paternel a échoué au toujours étrange Christopher Walken.
Peu importe dans quel camp vous êtes, essayez de ne pas taper du pied pendant la représentation: "Je crois que nous devrions tous être ensemble. Comme Hairspray nous l’apprend: nous ne pouvons que devenir de meilleurs êtres humains en apprenant les uns des autres. Je suis pour la rencontre des cultures et de toutes les races", conclut Nikki Blonsky.
À voir si vous aimez
Hairspray et Cry-Baby de John Waters
Grease de Randal Kleiser
Little Shop of Horrors de Frank Oz