La Vengeance dans la peau : Bourne to run
Cinéma

La Vengeance dans la peau : Bourne to run

La Vengeance dans la peau, de Paul Greengrass, est un magistral film d’action aussi intelligent qu’explosif.

Avec ce troisième chapitre, la série de films d’espionnage tirés des romans de Robert Ludlum confirme plus que jamais sa domination du cinéma d’action contemporain. La Vengeance dans la peau, encore plus que ses prédécesseurs, est non seulement palpitant mais aussi drôlement ingénieux, tant au niveau de l’écriture de Tony Gilroy (scénariste de toute la trilogie) que de la mise en scène de Paul Greengrass (aussi réalisateur de La Mort dans la peau, qui faisait suite à La Mémoire dans la peau de Doug Liman). Tous deux font remarquablement confiance à notre intelligence en tant que spectateurs, nous bombardant constamment d’information narrative et visuelle, et nous laissant relier les points.

Lorsqu’on retrouve Jason Bourne (Matt Damon), il est toujours désireux de résoudre le mystère de sa propre identité, tandis que la CIA continue de le pourchasser. Quand l’histoire de l’ex-assassin amnésique se retrouve soudain à la une d’un quotidien britannique, le principal intéressé et ses anciens employeurs se rendent parallèlement à Londres pour confronter l’auteur des articles (Paddy Considine). S’ensuit la première de nombreuses escarmouches entre Bourne et la CIA, leur jeu du chat et de la souris se déplaçant successivement à Madrid, à Tanger et finalement à New York, où notre héros découvrira enfin la vérité sur ses origines.

La Vengeance dans la peau est une suite quasi ininterrompue de poursuites haletantes et de bagarres brutales. À pied, à moto ou en voiture, Bourne ne ralentit jamais et le film adopte ce même rythme effréné, avec une caméra en perpétuel mouvement et un montage frénétique. Souvent, dans d’autres films, ceci peut paraître excessif, mais ce choix stylistique cadre parfaitement ici, entre autres parce qu’il traduit à l’écran l’esprit fracturé et l’état d’urgence constant de Bourne.

Dans le rôle central, Damon est une véritable force de la nature, fonçant sans répit dans tout et tous. Mais, contrairement aux Schwarzenegger et Stallone, il insuffle aussi une profondeur au personnage, qui utilise autant son cerveau que ses poings. D’autre part, on retrouve un certain commentaire politique en filigrane, de par la façon dont les haut placés américains dépeints dans le film affichent un sens de l’éthique douteux et une attitude du type "tirez d’abord, posez des questions ensuite". Ceci ne s’apparente-t-il pas aux comportements de l’administration Bush? Malheureusement, on attend toujours un équivalent réel de Bourne pour leur rendre la monnaie de leur pièce…

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