Le Journal d'une nanny : Nounou Scarlett
Cinéma

Le Journal d’une nanny : Nounou Scarlett

Dans Le Journal d’une nanny, de Robert Pulcini et Shari Springer Berman, Scarlett Johansson fait sa Mary Poppins.

On connaît la recette: le protagoniste se retrouve un peu malgré lui à s’occuper d’un enfant, qu’il trouve d’abord insupportable, mais qui parvient éventuellement à gagner son coeur. Si About a Boy, l’adaptation du roman de Nick Hornby mettant en vedette Hugh Grant, a récemment réussi à rafraîchir cette formule, Le Journal d’une nanny ne fait que remâcher mollement les clichés usuels. Pourtant, on aurait pu s’attendre à plus des réalisateurs Shari Springer Berman et Robert Pulcini, un couple de documentaristes dont la première oeuvre de fiction, American Splendor, ne manquait pas de mordant, en plus de jouer astucieusement avec la forme. Hélas, The Nanny Diaries se démarque peu du prototype du chick flick hollywoodien, et les tentatives de satire d’un certain milieu bourgeois new-yorkais tombent généralement à plat.

Annie (Scarlett Johansson), une collégienne issue d’une famille modeste du New Jersey, est engagée par un couple bien nanti habitant Manhattan pour s’occuper de leur fils Grayer. Le père, dit Monsieur X (Paul Giamatti), est obnubilé par son boulot et daigne rarement consacrer plus que quelques instants à son garçon ou à son épouse. Cette dernière, Madame X (Laura Linney), ne travaille pas mais est tout aussi indisponible, préférant courir les boutiques que de s’occuper de son ménage. Annie devient rapidement la souffre-douleur de la famille, subissant les caprices de tout un chacun sans que quiconque ne se préoccupe de ses sentiments à elle… Sauf peut-être le gamin, qu’elle réussit à "dompter" et qui finit par s’attacher à elle. Ceci complique les choses, car sa nécessité d’échapper au joug des X va alors à l’encontre de son désir de ne pas abandonner le petit Grayer.

Aussi doués soient Linney et Giamatti, leurs personnages demeurent caricaturaux et unidimensionnels. Quant à Johansson, ses talents d’actrice ne sont malheureusement pas à la hauteur de sa beauté extraordinaire. Elle ne se tire pas trop mal d’affaire quand elle joue les filles mélancoliques, mais elle ne possède pas la vivacité nécessaire pour porter une comédie sur ses jolies épaules. Reste le message du film, qui nous apprend que l’argent ne fait pas le bonheur et qu’il est important de passer du temps avec ses enfants. Vraiment? Si vous ne saviez pas déjà ça, vous méritez peut-être de regarder Le Journal d’une nanny.

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