3:10 to Yuma : Retour au Far West
Cinéma

3:10 to Yuma : Retour au Far West

Avec l’excellent 3:10 to Yuma, le réalisteur James Mangold remet le bon vieux western en selle.

C’est en constatant avec tristesse le déclin du western hollywoodien que James Mangold (Walk the Line) a eu l’idée de dépoussiérer une vieille histoire de cow-boys qui avait marqué son enfance. Adapté d’une nouvelle d’Elmore Leonard, 3:10 to Yuma avait été porté au grand écran par Delmer Daves il y a exactement un demi-siècle. Mangold, artisan consciencieux, est resté relativement fidèle à l’original, tout en actualisant poliment lieux et enjeux. En résulte un film à l’ancienne, réalisé dans le respect des traditions avec les moyens d’aujourd’hui.

Accablé par des contraintes pécuniaires, Dan Evans (Christian Bale, solide) vit difficilement avec sa femme et ses deux fils dans une ferme qui se trouve sur la future voie du Southern Pacific Railroad. Menacé d’expropriation, le rancher espère tout de même mettre la main sur l’argent qui lui permettra de conserver son bien.

Pour la coquette somme de 200 $, Evans accepte d’escorter le redouté bandit Ben Wade (Russell Crowe, parfait) jusqu’à la gare de Contention, où chaque jour, à 15 h 10, s’arrête le train menant à la prison de Yuma. La mission s’annonce périlleuse. Malgré l’aide de quelques hommes courageux, Evans devra affronter les acolytes de Wade, prêts à tout pour délivrer leur chef.

Revêtant le chapeau et les bottes avec naturel, Russell Crowe compose un truand fascinant. Homme cruel, mais non dépourvu de principes et de manières, Ben Wade est de ces héros maudits sur lesquels les mythes de l’Ouest sauvage se sont construits. De l’"autre côté de la loi", Christian Bale, alias Dan Evans, son opposant, correspond à une autre figure typique du Far West: celle du pionnier déterminé, incarnant l’honneur, la droiture et les "bonnes" valeurs. Mais le caractère de chacun des deux hommes recèle sa part de mystère. Par conséquent, le face-à-face entre Wade et Evans ne se réduira pas à l’habituel affrontement manichéen.

Soulignons au passage le soin apporté à la recréation des décors, très pointilleuse et professionnelle, qui donne à 3:10 to Yuma son look vieille école. Fort efficace. La musique de Marco Beltrami, pastiche des trames sonores écrites par Morricone pour Leone, renvoie à une autre vision du genre sans détonner pour autant. Elle participe indiscutablement de la réussite d’ensemble. Chapeau.

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