Festival International du Film de Toronto : Cap sur la Ville Reine
Cinéma

Festival International du Film de Toronto : Cap sur la Ville Reine

Du 6 au 15 septembre, le Festival International du Film de Toronto devient la plate-forme de lancement de films "oscarisables" et d’autres gros canons de la saison.

Dès qu’il est question du Festival International de Toronto, ce sont des images de stars hollywoodiennes défilant sur le tapis rouge qui viennent à l’esprit. Pourtant, il n’y en a pas que pour les paillettes et le fla-fla à cette grande fête du cinéma. À preuve, quelques-uns des films très attendus sont à caractère social, historique ou politique.

Ainsi, le festival s’ouvre avec, tradition oblige, l’oeuvre d’un réalisateur canadien, dans le cas présent, Fugitive Pieces de Jeremy Podewska, qui s’intéresse aux souvenirs d’un Polonais ayant perdu ses parents lors de la Seconde Guerre mondiale. Dans le film de clôture, Emotional Arithmetic du Canadien Paolo Barzman, Susan Sarandon, dans le rôle d’une rescapée du camp de Drancy, apprend que le dissident polonais (Max von Sidow) lui ayant sauvé la vie est toujours vivant. Roy Dupuis y incarne le fils de Sarandon.

Parlant du loup, ce dernier incarne le général Roméo Dallaire dans le très attendu Shake Hands With the Devil, de Roger Spottiswoode, qui relate le génocide rwandais. Celui qu’on avait vu dans Hotel Rwanda de Terry George, Don Cheadle, se retrouve acteur et producteur de Darfur Now de Todd Braun, où l’on suit le destin de six personnes qui tentent d’empêcher le massacre qui se poursuit en 2004.

Qui dit Darfour pense à George Clooney… que l’on retrouve en avocat dans Michael Clayton de Tony Gilroy. Qui dit Clooney pense… à Brad Pitt, qui coiffe un chapeau de cow-boy dans The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford d’Andrew Dominik… à Jude Law, qui joue au côté de Michael Caine dans le remake de Sleuth de Kenneth Branagh.

Outre les canons de Cannes, dont 4 mois, 3 semaines, 2 jours de Cristian Mungiu, Le Scaphandre et le papillon de Julian Schnabel et Persepolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, le festival propose une gamme de films qui casseront la baraque, tel le percutant Eastern Promises de David Cronenberg,Viggo Mortensen figure dans une mémorable scène de combat dans un sauna. Un oscar avec ça?

Dans la catégorie "oscarisable", certains pressentent déjà In the Valley of Elah de Paul Haggis (Crash), Across the Universe de Julie Taymor (Frida) et Elizabeth: The Golden Age de Shekhar Kappur avec sa majesté Cate Blanchett… qui se prend pour Dylan chez Todd Haynes (I’m Not There).

Le cinéma québécois n’est pas laissé pour compte puisque tant ses réalisateurs déjà acclamés internationalement, les Denys Arcand (L’Âge des ténèbres), Bernard Émond (Contre toute espérance), François Girard (Silk), que ses jeunes loups prometteurs, les Stéphane Lafleur (Continental, un film sans fusil), Rafaël Ouellet (Le Cèdre penché, lequel sera suivi du court Hymn to Pan de François Miron) et Denis Côté (Nos vies privées), y auront une place de choix, tandis que l’un de ses doyens, Michel Brault (Les Ordres), fera l’objet d’une rétrospective. Enfin, l’excellent Dust Bowl Ha! Ha! de Sébastien Pilote et le chef-d’oeuvre de Chris Lavis et Maciek Szczerbowski, Madame Tutli-Putli, plairont sans doute aux amateurs de courts métrages.

À suivre sur le blogue de Manon Dumais.