Les vues de Cannes : Je l'ai vu à Cannes!
Cinéma

Les vues de Cannes : Je l’ai vu à Cannes!

Les vues de Cannes, vous les attendiez depuis le printemps, voilà qu’elles prendront l’affiche cet automne dans un cinéma près de chez vous.

"Je l’ai vu à Cannes!", quel cinéphile n’aimerait pas s’en vanter auprès de ses amis? Si le Festival de Cannes n’est pas à la portée de tous, certaines de ses pièces de résistance arrivent jusqu’à nous… souvent six mois, parfois plus d’un an, après les festivités.

Récipiendaire de la convoitée Palme d’or, une première pour un film roumain, 4 mois, 3 semaines, 2 jours, de Cristian Mungiu, traite, dans un style près de celui des frères Dardenne, de l’avortement avant la chute de Ceausescu. Un drame social d’une rare puissance défendu par des interprètes d’un naturel sidérant. (26 oct.)

Prêt à découvrir une tout autre facette du cinéma roumain ? Prix de la Caméra d’Or en 2006, la comédie dramatique 12h08 à l’est de Bucarest, de Corneliu Porumboiu, nous transporte 16 ans après la chute de Ceaucescu alors que le patron d’une télévision locale organise un débat télévisé afin de savoir si sa ville a réellement participé à la révolution. (9 nov.)

SUR LA ROUTE

Dans son premier film tourné en anglais, My Blueberry Nights, Wong Kar Wai propose un hypnotique road movie existentialiste, magnifiquement mis en image par Darius Khondji, où la très photogénique chanteuse Norah Jones trouve réconfort auprès du plus que séduisant Jude Law. En prime: le plus beau baiser vu au cinéma depuis longtemps! (16 nov.)

Adaptation d’un roman de Cormac McCarthy, No Country For Old, d’Ethan et Joel Coen, propose une variante aussi violente que jouissive du jeu du chat et de la souris alors que Javier Bardem, au faciès diaboliquement impassible, incarne un tueur psychopathe qui part à la poursuite d’un Josh Brolin, parfait en cow-boy paumé, après que celui-ci se soit poussé avec une valise bourrée de fric trouvée sur lieux d’un deal de drogue ayant mal tourné. Un portrait incisif de l’Amérique. (16 nov.)

LA DÉROUTE

Peinture pessimiste de notre société, mâtinée d’une forte dose d’humour noir, L’Âge des ténèbres, de Denys Arcand, met en scène un Marc Labrèche au sommet de son art dans la peau d’un fonctionnaire qui rêve en cinémascope pour oublier sa morne existence. Le film a séduit le public cannois lors de la soirée de clôture. (7 déc.)

Présenté à la Quinzaine des réalisateurs, La Question humaine, de Nicolas Klotz, d’après le roman de François Emmanuel, réunit Mathieu Amalric et Michael Lonsdale, qui s’étaient croisés sur le plateau de Munich de Spielberg. Le premier, en psychologue fragile, doit enquêter sur l’état mental du second, en codirecteur d’un complexe pétrochimique, filiale d’une multinationale allemande. (26 oct.)

Enfin, retrouvez Amalric, excellent dans le rôle de Jean-Dominique Bauby, ex-rédac’chef de Elle, qui fut atteint du locked-in syndrome à la suite d’un AVC, dans l’adaptation du récit autobiographique de ce dernier, Le Scaphandre et le papillon, qui a valu à Julian Schnabel le Prix de la mise en scène. Interprétant une orthophoniste dévouée, Marie-Josée Croze illumine l’écran avec son sourire bienveillant à chacune de ses apparitions. (25 déc.)