The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford : Requiem pour un beau cow-boy
Cinéma

The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford : Requiem pour un beau cow-boy

The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford, du Néo-Zélandais Andrew Dominik, retrace les derniers jours du brigand bien-aimé.

Il y a de ces films pour lesquels on aurait envie de crier au génie tant leurs qualités esthétiques et narratives crèvent les yeux. Et pourtant, comme c’est le cas pour ce deuxième film d’Andrew Dominik, qui signait il y a sept ans Chopper, un biopic mettant en vedette Eric Bana dans la peau d’un criminel notoire, force est d’admettre que même avec la meilleure volonté du monde, on s’ennuie jusqu’à l’épuisement devant The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford.

Western lyrique et contemplatif d’une beauté indéniable, ce film produit par Ridley Scott, Tony Scott et Brad Pitt nous fait voir sous un jour nouveau l’un des hors-la-loi les plus célébrés par le cinéma américain, Jesse James (Pitt), ainsi que le jeune blanc-bec pétri d’ambition qui élimina l’homme qu’il admirait plus que tout en le tirant dans le dos alors qu’il n’était pas armé, Robert Ford (Casey Affleck).

Hyper stylisé, sans jamais tomber dans le maniérisme, The Assassination… séduit d’abord par l’admirable photo de Roger Deacon, laquelle évoque par ses tons d’ocre lumineux de vieilles photos d’époque et les terrains sablonneux du Far West (ici "interprétés" par l’Alberta). Vient ensuite la distribution prestigieuse où l’on retrouve Sam Shepard, digne en frère aîné de Jesse James, Mary Louise Parker, malheureusement reléguée à l’arrière-plan en épouse du hors-la-loi, et Sam Rockwell, dans le rôle du frère aîné de Ford, qui, fidèle à lui-même, livre une interprétation un tantinet décalée.

Bien que Brad Pitt ait su rendre parfaitement toute la complexité de son personnage dans ses derniers jours, alors que James cachait sous des dehors menaçants la dépression qui le rongeait, l’on se demande pourquoi le prix d’interprétation qu’il a mérité à la Mostra n’a pas été remis à Casey Affleck, magistral dans le rôle, plus nuancé, de l’assassin poltron.

Démontrant efficacement la violence propre à l’époque, comme lors de l’attaque du train, cette adaptation du roman de Ron Hansen, bien servie par la musique de Nick Cave (que l’on croise au saloon), se révèle au bout du compte un très long et très bavard duel psychologique presque aussi soporifique que le magnifique mais non moins somnambulique Soie de François Girard.

À voir si vous aimez /
Requiem for Billy the Kid d’Anne Feinsilber, The Man Who Shot Liberty Valance de John Ford, Unforgiven de Clint Eastwood