Durs à cuire : Des beuveries et des hommes
Cinéma

Durs à cuire : Des beuveries et des hommes

Dans le documentaire Durs à cuire, de Guillaume Sylvestre, deux de nos chefs les plus réputés nous emmènent dans leurs cuisines et à travers le monde.

Réputés comme étant deux des meilleures tables de Montréal, Au Pied de cochon et Toqué! ne sont toutefois pas des endroits guindés où tout le monde marche les fesses serrées, comme on pourrait s’imaginer que sont les restaurants de fine cuisine. De même, les chefs Martin Picard et Normand Laprise sont l’antithèse des amateurs de bouffe proprets tels qu’on les voit généralement à la télévision, du genre Francis Reddy dans Des kiwis et des hommes. Ce sont des hédonistes qui n’ont pas peur de se salir les mains, qui travaillent fort et qui fêtent encore plus fort.

Du moins, c’est ce qu’on découvre dans le documentaire Durs à cuire. Le réalisateur Guillaume Sylvestre a passé un an et demi à suivre Laprise et Picard, non seulement dans leurs cuisines mais lors d’excursions à Hong Kong, en Espagne, à Lyon et ailleurs, où ils sont appelés à partager leurs connaissances et leurs méthodes de travail. Définis par leur souci de la qualité des produits et leur détermination à préserver un héritage culinaire tout en encourageant l’évolution de la gastronomie, ces cuistots québécois sont en effet reconnus internationalement.

Si Durs à cuire fait honneur au talent de Laprise, Picard et leurs équipes, ce n’est toutefois pas ce qui ressort le plus du film. L’impression principale qu’on en retire, c’est plutôt que la majorité d’entre eux sont des bouffons alcoolos, qui boivent du champagne directement au goulot à toute heure du jour ou de la nuit. Ils sont assez amusants à regarder aller; par contre, lorsqu’ils essaient d’expliquer quelque chose à la caméra, ils s’avèrent souvent incohérents.

Pour ce qui est de la mise en scène de Sylvestre, ce dernier ne semble pas avoir une vision claire de ce qu’il voulait tourner au juste. Bien que les figures centrales soient plus colorées, on n’est néanmoins parfois pas très loin de l’émission de popote. Certains passages font aussi vidéo de famille, et d’autres se rapprochent carrément du reportage promotionnel (le lancement du livre de recettes du Pied de cochon, en particulier). Certaines séquences sont tout de même mémorables (on pense à l’égorgement du porc en Espagne ou à Picard filant sur sa moto avec une boîte de homards vivants!), et Durs à cuire demeure divertissant grâce à la personnalité forte des personnages.

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