image+nation : Agents provocateurs
Jusqu’au 25 novembre, image+nation propose des histoires d’amour homosexuel entre des artistes, des musulmans, des cow-boys…
BLACK, WHITE & GRAY, DE JAMES CRUMP
Dans ce fascinant et fouillé documentaire de James Crump, de nombreux intellectuels et artistes analysent la relation entre le collectionneur d’art Sam Wagstaff, issu d’une riche famille new-yorkaise, et le photographe d’origine modeste Robert Mapplethorpe, de 25 ans son cadet, tous deux décédés des suites du sida dans les années 80. Parmi les intervenants, Patti Smith, qui fut aux premières loges de cette histoire d’amour qui bouleversa la vie et l’art tant du Pygmalion que de sa création. 22 nov. (M.D.)
COWBOY FOREVER, DE JEAN-BAPTISTE ERRECA
Le potentiel homo-érotique des cow-boys, particulièrement évident depuis Brokeback Mountain, est exploré ici dans le contexte du Brésil contemporain, où de beaux camperos se rapprochent alors qu’ils dirigent le bétail, font tournoyer leurs lassos, se promènent à cheval, se baignent dans un lagon… Plus impressionniste que narrative, cette docu-fiction de Jean-Baptiste Erreca est un charmant portrait de l’amitié et du désir entre hommes, dans des décors enchanteurs. Présenté dans le cadre du programme Prendre son pied / Lucky Men, 23 nov. (K.L.)
SPIDER LILIES, DE ZERO CHOU
Une adolescente (la chanteuse taïwanaise Rainie Yang) gagnant sa vie en faisant des sessions coquines avec sa Webcam se rend un jour dans un studio de tatouage, dont la propriétaire (la star hongkongaise Isabella Leong) est la voisine dont elle était amoureuse quand elle était enfant. Sacrée meilleur film LGBT au dernier festival de Berlin, cette réalisation de Zero Chou joue de façon intrigante avec le symbolisme des tatouages, mais certaines affectations stylistiques font un peu cucul. 23 nov. (K.L.)
A JIHAD FOR LOVE, DE PARVEZ SHARMA
Produit par Sandi Dubowski, réalisateur de Trembling Before G_d, qui s’intéressait à l’homosexualité dans la communauté juive, A Jihad for Love est le premier documentaire qui se penche sur l’Islam et l’homosexualité. Ponctué de témoignages déchirants – beaucoup de musulmans homosexuels ont dû quitter leur pays afin d’éviter la peine de mort -, ce film courageux et nécessaire de Parvez Sharma propose de revoir l’histoire de Lot et de Sodome et Gomorrhe afin de prouver que l’homosexualité n’est pas haram (péché). 25 nov. (M.D.)
L’HOMME DE SA VIE, DE ZABOU BREITMAN
Frédéric (Bernard Campan, touché par la grâce) croit au couple qu’il forme avec sa femme Frédérique (merveilleuse Léa Drucker), mais ses convictions sont ébranlées par son séduisant voisin (Charles Berling, juste et désinvolte). Pleine de finesse et de jolies trouvailles, la réalisation de Zabou Breitman fait fi de la temporalité en jouant sur les flash-back, les répétitions, les changements de point de vue, tout en misant sur quelques fantaisies esthétiques, lesquelles évitent de justesse de devenir d’agaçants caprices. 25 nov. (M.D.)
COMME DES VOLEURS, DE LIONEL BAIER
Sur un coup de tête de sa soeur (Natacha Koutchoumov), qui n’accepte pas de le voir épouser une immigrante illégale polonaise, un jeune journaliste homosexuel persuadé d’être d’origine polonaise (Lionel Baier, réalisateur de Garçon stupide) est entraîné dans une virée en Europe de l’Est sur les traces de son mystérieux ancêtre. Malgré ses personnages pas toujours avenants, Comme des voleurs s’avère un captivant road movie initiatique qui brouille agréablement les frontières entre la fiction et la réalité. Film de clôture, 25 nov. (M.D.)