The Golden Compass : L'odyssée fantastique
Cinéma

The Golden Compass : L’odyssée fantastique

The Golden Compass, de Chris Weitz, est le premier volet d’une trilogie basée sur les romans fantastiques de Philip Pullman. Au Festival de Cannes, Daniel Craig, Eva Green et compagnie ont rencontré les journalistes.

Durant le Festival de Cannes, par un beau dimanche soir, au Cinéma Olympia, sur la chic rue d’Antibes, le réalisateur Chris Weitz (About a Boy) a présenté, devant un public composé essentiellement de journalistes, 10 minutes du premier volet de The Golden Compass. Des moments de pure féerie où l’on a pu apercevoir l’éblouissante Nicole Kidman dans le rôle de la cruelle Marisa Coulter, le barbu mais non moins séduisant Daniel Craig en sévère Lord Asriel, l’hirsute Sam Elliott coiffé du chapeau de l’aéronaute Lee Scoresby, la gracieuse Eva Green armée de l’arc de Serafina Pekkala et la nouvelle venue Dakota Blue Richards, choisie parmi 10 000 fillettes, à dos d’ours polaire dans la peau de l’orpheline rebelle et nièce d’Asriel, Lyra Belacqua.

Mais que raconte donc ce film aux effets spéciaux époustouflants? Nicole Kidman étant retenue sur un plateau de tournage en Israël au moment de la rencontre avec les journalistes, laissons Eva Green résumer l’intrigue du roman de Philip Pullman: "L’histoire est extrêmement compliquée. C’est le récit d’une jeune fille, Lyra, qui s’embarque pour un long voyage après que son ami Roger a été enlevé. Sur son chemin, elle va rencontrer des personnages déterminants. Son voyage la transportera dans un univers parallèle. Moi, je joue une jolie et gentille sorcière qui protégera Lyra."

Celui qu’Eva Green a séduit en jouant Vesper Lynd dans Casino Royale, Daniel Craig, ajoute: "The Golden Compass traite de la foi, du passage de l’enfance à l’âge adulte. C’est une histoire grandiose, c’est à peu près tout ce que je peux dire! Comme chez Tolkien, il y a chez Pullman quelque chose qui va au-delà de la fantaisie. Ce n’est pas seulement à propos de sorcières et d’elfes, c’est une histoire qui comporte de vraies émotions. Y suis-je bon ou méchant? Hum… disons que c’est un personnage complexe, comme tous ceux que je joue! (rires)"

DAEMONS ET MERVEILLES

Si l’on parle déjà de trilogie, le tournage des deuxième et troisième volets dépendent du succès du premier. De fait, les studios de New Line Cinema ont préféré jouer de prudence puisque le budget total d’une telle entreprise serait deux fois plus élevé que celui d’une autre trilogie qu’ils ont déjà produite, soit Lord of the Rings, dont les volets avaient été tournés simultanément. Toutefois, sachez que Weitz a déjà tourné les trois derniers chapitres du premier volet qu’il a décidé de déplacer dans le deuxième volet…

"Les comparaisons avec Lord of the Rings sont inévitables à cause de l’ambition du film, révèle Weitz, j’ai même évité de le revoir pendant la conception du film. Pour moi, le plus grand défi, c’était d’insuffler une humanité aux effets spéciaux. Souvent, les acteurs devaient donner la réplique à des êtres imaginaires ou, comme Eva, se retrouver suspendus devant un écran vert."

À ce sujet, Sam Elliott lance: "Ce film diffère vraiment des autres productions dans lesquelles j’ai joué. Comme mon personnage, je me retrouvais aussi catapulté dans une sorte d’univers parallèle. Quant au rôle lui-même, c’était quelque chose que j’avais déjà visité…"

"C’était difficile de jouer avec des créatures qu’on ne voit pas, mais j’ai pris le tour assez vite… J’avais lu le livre et vu la pièce au National Theatre", confie timidement la jeune Dakota Blue Richards sous le regard protecteur de Daniel Craig.

Pour plusieurs, la trilogie de Pullman serait l’antithèse de la tout aussi populaire, mais plus enfantine et moins complexe, trilogie de C.S. Lewis, The Chronicles of Narnia, puisque, contrairement à Lewis, Pullman n’y défend pas le christianisme. Quant à l’idée que le film soit antireligieux, à l’instar du roman, le réalisateur et scénariste Chris Weitz a cette réponse: "Chez Pullman, le Magisterium, organisme gouvernemental global, est une version de l’Église catholique qui s’est sauvagement séparée de ses racines. Si c’est ce que vous voulez voir dans le film, vous serez déçus parce que nous avons poussé plus loin ce que représentait le Magisterium."

Lorsqu’une journaliste de Hong Kong demande à Daniel Craig la définition du daemon (prononcez démon), la forme animale qui suit les pas de chaque personnage, Weitz s’écrie à la blague: "Vous avez lu le livre? Non? Eh bien, il faut le lire, c’est vraiment important!" Plus conciliant, Craig répond alors: "Les daemons représentent le moi intérieur, l’âme de chaque personnage." Avis à ceux qui auraient envie de lire l’ouvrage, les trois tomes réunis forment une brique de quelque 1000 pages.

En salle le 7 décembre.