L'année cinéma : Les hauts et les bas du Huard
Cinéma

L’année cinéma : Les hauts et les bas du Huard

Que retiendra-t-on de l’année cinéma 2007? Quelques décès, quelques succès et l’annonce d’un combat à finir…

D’abord, on se rappellera que de grosses pointures du cinéma international auront quitté ce monde: Michelangelo Antonioni, à qui l’on doit les inoubliables Blow Up, Le Désert rouge et L’Avventura, Ingmar Bergman, dont la filmographie regorge de chefs-d’oeuvre, et le comédien Michel Serrault, qui fut aussi à l’aise dans le registre comique que tragique. Heureusement, demeurent les Ang Lee, Wong Kar-wai, Béla Tarr, etc.

Chez nous, un géant du son, Hans Peter Strobl, dont on retrouve le nom au générique de plus de 300 films, et l’ex-critique de cinéma de La Presse Luc Perreault, qui aura sans doute influencé des générations de critiques, auront tiré discrètement leur révérence. Pour sa part, Daniel Lajeunesse, chargé de programmation cinéma à Télé-Québec, aura pris sa retraite après 30 ans de fidèles et loyaux services. Souhaitons que son dauphin soit animé de la même passion et qu’il formera à son tour l’esprit de milliers de cinéphiles.

Alors que la présence des humoristes au cinéma n’est pas toujours bien vue, il semble que le grand public ne se lasse pas de Patrick Huard… Ainsi, celui qui était idéateur, coscénariste et star de Bon Cop, Bad Cop aura signé le grand succès québécois de 2007 avec Les 3 p’tits cochons, lequel, en date du 13 décembre, figure à la sixième place au box-office avec des recettes de 4 523 916 M $*.

De son côté, Guillaume Lemay-Thivierge, qui partageait l’écran avec Claude Legault et Paul Doucet dans ce récit d’adulescents aux prises avec des problèmes conjugaux, aura aussi porté chance à Alain Desrochers puisque le film d’action Nitro se retrouve au dixième rang avec 3 433 873 M $* à son actif.

Malgré tout, c’est encore le cinéma américain qui a la cote au Québec. Ainsi, ce sont Harry Potter and the Order of the Phoenix (7 774 739 M $*), Spider-Man 3 (7 014 714 M $*) et The Simpsons Movie (5 753 758 M $*) que l’on retrouve au sommet du box-office. Mince consolation, aucun n’aura "clenché" le méga-succès d’Érik Canuel

Après avoir traversé les tempêtes médiatiques, L’Âge des ténèbres de Denys Arcand tire assez bien son épingle du jeu, en dépit des tempêtes de neige. Malgré l’accueil chaleureux à Venise, Continental, un film sans fusil, premier long métrage de l’ex-kinoïte Stéphane Lafleur, n’a pas vraiment rencontré son public. Jouons au devin: à l’instar de Congorama de Philippe Falardeau, Continental raflera les Jutra les plus convoités et connaîtra une seconde carrière en salle… pendant quelques semaines. Oui, quelques semaines, car elle est bien loin, l’époque où les films tenaient l’affiche un an. Quoi blâmer? Trop d’offres? Le piratage? Les sorties précipitées en DVD? Le cinéma maison?

Mais revenons à notre cher Huard. En refusant de voyager en classe économique pour aller présenter son film à Paris, celui-ci en a profité pour pointer du doigt ce que l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec revendique depuis des années: la reconnaissance de leur droit d’auteur. Le 11 décembre, ils étaient donc environ une centaine de membres de l’ARRQ à manifester dans la rue afin que cette loi de 1924, aussi désuète qu’absurde, soit enfin amendée. Voilà un combat que l’on suivra avec attention en 2008.

* Merci à Simon Beaudry de Cinéac.