Prends ça court! : Ciné gastronomique
Cinéma

Prends ça court! : Ciné gastronomique

La série Prends ça court! permet au public de goûter à la crème des courts métrages d’ici et d’ailleurs. Ce festin montréalais, dont la réputation n’est plus à faire, est apprêté à la sauce sherbrookoise dès le 24 janvier.

Pour sa première soirée de cinéma au Téléphone Rouge, le créateur du concept, Danny Lennon, présente Québec Gold, un programme composé des meilleurs courts métrages québécois réalisés l’an dernier. "Je veux descendre avec une caravane de film makers. Et en plus des films québécois, on va montrer le best of the best, quatre courts métrages choisis à l’international, quatre bombes!"

Bien plus qu’un lieu de diffusion, Prends ça court! est devenu, au fil des huit dernières années, un véritable rendez-vous pour les gens de l’industrie. "Ça permet aux artisans de la télé, de la radio, du cinéma et de la publicité, et à plusieurs étudiants, de se rencontrer chaque mois. C’est un réseau de contacts de haut niveau. C’est cette atmosphère-là que je veux recréer à Sherbrooke." Danny Lennon profite par ailleurs de ses nombreux voyages visant à sélectionner les meilleurs courts métrages de la planète pour faire connaître les perles québécoises. "Je connais les attentes et les goûts des directeurs de festival. L’année 2007 est celle où les films d’ici se sont le plus promenés."

TEMPÊTE MEDIATIQUE

Parmi les courts métrages projetés le 24 janvier, un de ses coups de coeur va à Dust Bowl Ha! Ha! du réalisateur Sébastien Pilote. Le titre fait référence aux tempêtes de poussière qui ont ravagé la région des Grandes Plaines des États-Unis dans les années 30, ainsi qu’à la baie des Ha! Ha! sur la rivière Saguenay. Primé au Québec et à l’étranger, ce film a notamment remporté le prix du meilleur court métrage au Festival du nouveau cinéma de Montréal et le grand prix du Festival international du court métrage de Barcelone. "C’est le meilleur court métrage québécois réalisé en 2007: il y a lui d’un bord, et il y a les autres à côté. Quand ça finit, on se dit: "Wow! On vient de vivre quelque chose!""

Pour sa part, Sébastien Pilote s’étonne un peu de l’accueil exceptionnel réservé à son film, tant par les médias que par le grand public. Le cinéaste explique qu’il l’a produit sans faire de concessions, grâce à une petite bourse du CALQ [Conseil des arts et des lettres du Québec] et à ses économies. "Il n’a pas coûté cher. Ça donne un résultat plutôt artisanal. C’est bien de voir que l’artisanat peut aussi susciter l’intérêt."

André Bouchard interprète le personnage principal du film Dust Bowl Ha! Ha! du réalisateur Sébastien Pilote.

Dans Dust Bowl Ha! Ha!, le réalisateur exploite l’individualité d’acteurs non professionnels. Le personnage principal est interprété par André Bouchard, un peintre de L’Anse-Saint-Jean. Ce dernier crève l’écran dans le rôle d’un père de famille du Saguenay qui perd son emploi lorsque l’usine qui l’emploie ferme ses portes. "Je l’ai choisi pour ce qu’il est. Ça donne un jeu plus juste et davantage de réalisme, selon moi, que si ça avait été Roy Dupuis."

DU TOUT AU TOUT

Reflet de la diversité des points de vue artistiques, Prends ça court! ne se cantonne pas dans un seul genre. Également présenté le 24 janvier, le film Après tout, d’Alexis Fortier-Gauthier, met en vedette les comédiens Rémi-Pierre Paquin (Les Invincibles, Rumeurs) et Catherine De Léan (Les Hauts et les Bas de Sophie Paquin, La Vie secrète des gens heureux), qui apprécient la formule – et le format – du court métrage. "C’est une saucette! Un petit voyage, mais intense", confie Rémi-Pierre Paquin. Sa collègue renchérit: "Le tournage de chaque film est comme une histoire d’amour. Un court métrage, c’est une aventure, un kick. Ça dure quatre jours, puis après, c’est fini." Elle souligne par ailleurs qu’il s’agit d’une belle occasion de rencontrer les réalisateurs de la relève. Et Rémi-Pierre Paquin ajoute que chaque occasion de travailler leur permet de parfaire leur jeu. "Plus tu tournes, meilleur tu es."

Les deux acteurs insistent sur la qualité du court métrage d’Alexis Fortier-Gauthier. Après tout raconte l’histoire quasi universelle d’une jeune femme qui s’ennuie de son ex-amoureux. Après quelques verres, elle décide d’aller le retrouver. "C’est super beau. Il y a peu de dialogues: tout passe dans l’action", confie Catherine De Léan. Rémi-Pierre Paquin ne tarit pas d’éloges quant au talent du réalisateur. "Son film a une couleur européenne. C’est un exercice de style. La photo est super belle. Quand tu vois le produit fini, tu fais wow!"

Ce genre d’exclamation euphorique pourrait bien se faire entendre une bonne douzaine de fois lors de chacune des projections mensuelles de Prends ça court! à Sherbrooke. "C’est fabuleux ce que fait Danny Lennon! Il en voit en tabarouette, des films. Et il ne les choisit pas pour les autres programmateurs ou pour les initiés seulement. Prends ça court! s’adresse à tout le monde", conclut Rémi-Pierre Paquin.

Le 24 janvier
Au Téléphone Rouge

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