Jouer Ponette : Brève Cinéma 2008-02-14
Cinéma

Jouer Ponette : Brève Cinéma 2008-02-14

Le travail d’acteur est un mystère, et alors que certains d’entre eux hésitent à en parler, d’autres multiplient moult clichés et métaphores maladroites sur leur métier, laissant du coup leur interlocuteur dans le brouillard. Douze ans après que Victoire Thivisol, âgée de quatre ans, eut remporté le prix d’interprétation à la Mostra pour sa prestation mémorable dans Ponette, Jeanne Crépeau signe un troublant et fascinant documentaire où elle dévoile le miracle accompli par le cinéaste Jacques Doillon.

Par moments exaspérant – on ne peut pas tous avoir la patience d’ange du déterminé Doillon -, ce documentaire de la réalisatrice de Revoir Julie, qui s’est plongée dans 50 heures d’images vidéo noir et blanc du combo de tournage de Ponette, livre discrètement les réflexions et hypothèses de Crépeau, lesquelles apparaissent en surimpression, sur l’inspiration, le talent, l’écoute et l’échange entre acteurs et la mise en scène.

La raison de voir ce mystère enfin dévoilé? Pour comprendre que le jeu d’acteur est beaucoup plus complexe qu’un jeu d’enfant et que derrière la magie ou la spontanéité vues à l’écran se cachent de longues heures de travail acharné, de découragement et de remises en question.

Certes, le sujet de Jouer Ponette est très jeune, la petite Thivisol ne savait pas lire au moment de tourner, mais sans doute que le résultat aurait été tout aussi révélateur s’il s’était agi d’un acteur accompli. Une chose est sûre: ce documentaire dévoile sans fard que sans réalisateur, ni directeur photo, ni monteur, bien des acteurs ne feraient pas aussi bonne figure au grand écran. Le 15 février, au Cinéma ONF, dans le cadre des RVCQ. Du 15 au 21 février, au Parallèle.