On a tué l’Enfant-Jésus : Un an d’agonie
On a tué l’Enfant-Jésus, film de Renée Blanchar, met en scène le combat d’une communauté acadienne qui refuse de se soumettre à un nouveau Dérangement.
Le 15 août 1963, la population de Caraquet remportait une grande victoire. Elle recevait alors l’assurance que serait créé l’hôpital l’Enfant-Jésus. "Ce n’est pas seulement un hôpital", explique l’une des interlocutrices de Renée Blanchar, réalisatrice de On a tué l’Enfant-Jésus. "C’est un projet de communauté. Gagné de haute lutte, comme toutes les institutions que nous avons bâties ici."
C’est pour cette raison que le plan de rationalisation en matière de soins de santé 8instauré par le gouvernement de Bernard Lord en 2005 a tellement fait réagir. Bien plus qu’une urgence ou qu’une quarantaine de lits, la population perdait un emblème de son appartenance. Il n’était pas question de baisser les bras.
Le tonnerre a grondé sur la péninsule acadienne pendant plusieurs mois. Manifestations monstres – dont une où se seraient massés au-delà de 5000 participants, soit plus que la population de la ville de Caraquet -, rues bloquées, forums, recours en justice… Blanchar recense dans son film les moments cruciaux et nous les fait revivre pas à pas, nous soumettant au même intenable suspens qui a tenu les Acadiens en émoi tout ce temps. Un an d’agonie pour l’Enfant-Jésus avant la chute fatale.
Aux prises avec les pires revers, brûlée par les trahisons politiques, la population de Caraquet n’aura toutefois pas tout perdu. La rage tapie dans son for intérieur aura consolidé une fierté et une solidarité exemplaires entre ceux qui pleurent encore leur hôpital.
Dans le cadre des Nouveautés de l’ONF au Saguenay
Le 17 février
À la salle Marguerite-Tellier
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