Rendez-vous du cinéma québécois : Jeux d'enfants
Cinéma

Rendez-vous du cinéma québécois : Jeux d’enfants

La première semaine des Rendez-vous du cinéma québécois se déroulera en grande partie sous le signe des Bons Débarras. Retour sur ce classique de notre cinéma.

Considéré par plusieurs comme l’un des meilleurs films de l’histoire du cinéma québécois, Les Bons Débarras raconte l’histoire de Manon, une fillette qui voue un amour obsessionnel à sa mère. Réalisé par le regretté Francis Mankiewicz et scénarisé par le mythique écrivain Réjean Ducharme, le film, derrière des apparences dures et sinistres, s’avère touchant et poétique, comme une fleur "pas écrapoutissable" qui pousse sur l’asphalte. On y découvre une foule de personnages imparfaits mais magnifiquement humains, interprétés par des acteurs au sommet de leur art.

Du 15 au 21 février, le Cinéma du Parc présentera une copie 35 mm restaurée de ce classique, que viendront commenter chaque soir divers invités spéciaux, à commencer par l’interprète de l’inoubliable petite Manon, Charlotte Laurier. "Dans le parcours d’une actrice, ce sont des rôles très rares, c’est comme une leçon de métier incroyable. Aujourd’hui, avec le recul, on voit que c’est quelque chose de complètement unique. C’est un film qui a vraiment sa couleur", confie celle dont on pourra aussi voir la première réalisation, Les plus beaux yeux du monde, pendant les Rendez-vous (le 21 février, à la Cinémathèque québécoise).

Laurier considère d’ailleurs qu’il y a une certaine connexion entre les deux films: "Le lien à faire, c’est que j’ai écrit des rôles pour mes filles. J’ai voulu leur faire partager un métier que j’ai connu toute jeune, et peut-être redécouvrir ça avec elles."

Les Bons Débarras a aussi été un film important pour Germain Houde, qui a remporté le Génie du meilleur acteur de soutien pour ce qui était seulement sa deuxième expérience au cinéma (après Mourir à tue-tête). À propos du personnage de Ti-Guy, l’oncle simple d’esprit de Manon, Houde révèle que, selon lui, "c’est une transposition de ce qu’est Réjean Ducharme qui, par rapport au public, au monde, se considère inadapté. Il est incapable de subir les pensées et les réflexions des autres". Le comédien a-t-il eu la chance de rencontrer l’élusif auteur? "Qui c’est qui a rencontré Réjean Ducharme! s’exclame Houde en riant. Sa femme est venue sur le plateau mais lui, il restait dans l’auto."

Pour sa part, Michel Brault, à qui l’on doit les superbes images du film, se souvient surtout du bonheur de travailler avec Mankiewicz, ainsi que de la grande qualité de l’écriture de Ducharme: "Dès qu’on a reçu le scénario, on n’avait plus besoin d’y toucher, tout était parfait. On pouvait commencer à tourner le lendemain, sans corrections. Ça m’a beaucoup inspiré."

Outre Laurier (les 15 et 21 février), Houde (le 19) et Brault (le 15), les invités qui viendront discuter des Bons Débarras incluent les acteurs Marie Tifo (le 21) et Gilbert Sicotte (le 18), le producteur Claude Godbout (le 16), l’assistant réalisateur Alain Chartrand (le 20) et le critique John Griffin (le 17). Sans surprise, Réjean Ducharme ne fait pas partie du nombre mais, qui sait, il assistera peut-être à l’une des représentations, assis discrètement au fond de la salle, à l’insu de tous…

Du 15 au 21 février
Au Cinéma du Parc
Info: www.cinemaduparc.com