Jumper : Voyage sans escale
Cinéma

Jumper : Voyage sans escale

Dans Jumper, de Doug Liman, Hayden Christensen découvre qu’il a le pouvoir de faire le tour du monde en 80 secondes.

Il y a de ces phénomènes qu’on ne peut expliquer mais qui persistent, défiant toute logique. On ne fait pas ici référence à la téléportation, mais plutôt aux directeurs de casting qui s’acharnent à donner des rôles à Hayden Christensen, malgré le fait que l’interprète d’Anakin Skywalker soit un des jeunes acteurs les plus dénués de charisme et de profondeur.

Dans Jumper, Christensen interprète David Rice, un jeune homme ayant la faculté de se rendre dans n’importe quel endroit du monde à la vitesse de la pensée. Nul besoin de faire des demandes de visa, d’attendre à l’aéroport ou de se taper la bouffe d’avion, il lui suffit de s’imaginer quelque part pour aussitôt s’y retrouver. David profite abondamment de ce don exceptionnel, jusqu’au jour où il est attaqué par un mystérieux "paladin" (un ridicule Samuel L. Jackson à tête blanche), dont la vocation est apparemment d’exterminer les téléporteurs…

Adapté d’un roman de Steven Gould, Jumper avait le potentiel d’être divertissant et mémorable. De Star Trek à Stargate, la téléportation est un concept récurrent dans la science-fiction, et pour cause: qui n’a jamais rêvé de se volatiliser et d’instantanément se rematérialiser ailleurs? Or, dans Jumper, on a l’impression que la téléportation est presque un détail superflu pour les scénaristes David S. Goyer, Jim Uhls et Simon Kinberg qui, pour une raison incompréhensible, semblent croire qu’il est beaucoup plus intéressant de décrire la banale intrigue sentimentale entre le personnage de Christensen et son amie d’enfance, fadement interprétée Rachel Bilson.

Il aurait pourtant été beaucoup plus fascinant de développer davantage l’idée que des individus ayant la faculté de disparaître et réapparaître à leur guise existent depuis des siècles et que, parallèlement, des fanatiques religieux traquent sans merci ces êtres qu’ils considèrent comme un affront à Dieu, le seul qui devrait pouvoir être partout à la fois. Toute cette mythologie n’est toutefois qu’effleurée dans le film.

Jumper étant signé par le réalisateur de The Bourne Identity, Doug Liman, on s’attendait par ailleurs à ce que le film soit une époustouflante succession de poursuites et de confrontations. Mais bien qu’on y retrouve quelques scènes d’action efficaces, agrémentées d’ingénieux effets spéciaux, celles-ci ne suffisent pas à sauver le film. Pour fans de Hayden Christensen seulement.

À voir si vous aimez /
Highlander de Russell Mulcahy, The Matrix de Larry et Andy Wachowski, Timecop de Peter Hyams