Chacun son combat : Comme un veau sauvage
Cinéma

Chacun son combat : Comme un veau sauvage

Chacun son combat, de Jeff Wadlow, s’intéresse aux arts martiaux multiples sans vraiment intéresser qui que ce soit.

L’impression que laisse le drame sportif Chacun son combat de Jeff Wadlow, à qui l’on doit notamment le sous-Scream Cry Wolf, c’est celle d’avoir vu un ramassis de clichés empruntés à différents genres. On trouve d’abord le film d’ados alors qu’on suit les tribulations de Jake (Sean Faris, bellâtre bien bâti dans la vingtaine – tous les ados du film ont d’ailleurs depuis longtemps dépassé l’âge ingrat), joueur de football au tempérament belliqueux de la classe moyenne qui deviendra à son corps défendant la coqueluche des élèves de sa nouvelle école, peuplée de gosses de riches blasés, qui auront visionné ses exploits guerriers sur YouTube.

Évidemment, il tombera dans l’oeil de Baja (Amber Heard, blonde et portant bien le bikini), la fille la plus populaire de l’école, ce qui déplaira à son coq de petit ami Ryan (Cam Gingandet, nanti d’abdominaux dignes de 300). Afin de vainement donner de la profondeur au héros torturé, le réalisateur envoie dès lors par la bande quelques furtifs flashback mettant en scène son père maintenant décédé. Bel effort de sa part, mais les personnages persisteront à demeurer superficiels.

Le tout glissera vers le film d’arts martiaux lorsque Ryan se met en tête d’affronter Jake dans une discipline dont il est le champion incontesté des environs, les AMM (arts martiaux multiples). En peu de temps, ce dernier sera K.-O., mais son nouveau meilleur ami (Evan Peters, sympa en comique de service) lui présentera son mentor en la matière (Djimon Honsou, majestueux, mais dont on plaint ici la présence). À ce moment-là du récit, ponctué de dialogues pompeux sur la noblesse des AMM, Wadlow se plaît à multiplier des combats à l’aide d’un montage musclé et tape-à-l’oeil. Et pour y ajouter une touche bien contemporaine, pour ne pas dire "facebookienne", chaque jeune figurant est muni d’un portable avec lequel il filme les affrontements virils entre Jake et Ryan. On passera rapidement sur les ridicules effets spéciaux semblables à des rayons X apparaissant sur le poitrail des combattants chaque fois qu’ils reçoivent des coups quasi fatals.

L’ensemble culminera en une finale digne d’un drame sportif des plus convenus alors que le protagoniste et son détestable rival devront s’affronter en un interminable duel, lequel se voudra un match de la vie. Ouille, ça va faire mal, mais pas nécessairement qu’aux êtres sur l’écran.

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Les films d’arts martiaux, les films d’ados, les drames sportifs