Festival du film de l'Outaouais : Dernier tour
Cinéma

Festival du film de l’Outaouais : Dernier tour

Le 10e Festival du film de l’Outaouais tire à sa fin. Encore quelques films brillants à se mettre sous la dent…

RECHERCHER VICTOR PELLERIN

Peintre bien en vue dans les années 1980, Victor Pellerin brûla ses toiles en 1990 avant de disparaître sans laisser de traces. En 2005, son grand ami Eudore Belzile met sur pied une exposition de photos afin de célébrer ce génie oublié. Armée de sa caméra, la documentariste Sophie Deraspe mène alors sa petite enquête auprès de la faune qui gravitait autour de Pellerin, dont le dramaturge et metteur en scène Jean-Frédéric Messier de même que l’acteur Julien Poulin. En résulte un jouissif mélange d’entrevues et de cinéma-vérité où la réalisatrice livre un portrait joyeusement féroce d’un milieu que l’on catalogue d’emblée d’élitiste, doublé d’une réflexion coquine, ludique et spirituelle sur l’art, la création et la vie. Un petit bijou d’une ingéniosité confondante palpitant comme un thriller. Le 20 mars à 13h au Cinéma 9.

ANNA M.

D’une atmosphère sombre, feutrée et oppressante, Anna M. nous plonge dans l’esprit tourmenté d’une jeune femme apparemment sans histoire (Isabelle Carré, époustouflante) qui croit vivre une histoire d’amour avec un séduisant médecin marié et père de famille (Gilbert Melki, solide). Si Michel Spinosa emprunte à Lynch (Mullholand Drive) et à Polanski (Répulsion), son étude de cas pathologique n’en devient pas du coup un chef-d’oeuvre. Bien qu’il se soit solidement documenté sur l’érotomanie, le réalisateur semble par moments dépassé par son sujet. De fait, après avoir exposé clairement les phases de la maladie, son récit s’étire maladroitement et menace de vider de sa substance la passion dévorante d’Anna. Reste une finale peu rassurante qui ne laisse aucun doute sur l’état mental de cette amoureuse incurable. Le 20 mars à 19h au Cinéma 9.

ANGEL

Campée dans l’Angleterre edwardienne, cette adaptation d’un roman d’Elizabeth Taylor (rien à voir avec l’actrice du même nom) met en scène la délicieuse Romola Garai dans le rôle d’Angel Deverell, impétueuse fille d’épicier qui deviendra romancière à succès. S’inspirant des mélodrames des années 30 et 40, François Ozon signe un film aux accents résolument kitsch misant sur un personnage féminin à la fois tyrannique, excessif et candide, sorte de croisement entre Scarlett O’Hara et l’impératrice Sissi, des scènes extérieures tournées en studio et des couleurs criardes frôlant le mauvais goût. Se retrouvent dans la distribution prestigieuse d’Angel Sam Neill, en éditeur, et Charlotte Rampling, dans le rôle de sa femme, la seule qui soit insensible aux charmes d’Angel. Un divertissement coloré et somptueux qui se laisse regarder avec plaisir. (M. Dumais) Le 20 mars à 21h au Cinéma 9.

Festival du film de l’Outaouais
Jusqu’au 20 mars
www.offestival.com