Le Fils de l’épicier : Le bonheur est dans le pré
Le Fils de l’épicier, du Français Eric Guirado, ouvrira le neuvième Festival de cinéma des 3 Amériques. Un film sincère et sans prétention, au charme éminemment rustique.
Antoine (Nicolas Cazalé), un jeune homme qui a quitté son village natal pour échapper à l’emprise de son père (Daniel Duval), épicier totalement dévoué à son métier, accepte de rentrer à la maison pour aider sa mère (Jeanne Goupil) lorsque ce dernier doit séjourner à l’hôpital à la suite d’une crise cardiaque. Il faut dire, cependant, que c’est moins par grandeur d’âme que pour conquérir le coeur de son amie Claire (Clothilde Hesme) qu’il prend cette décision. Histoire de gagner de quoi l’aider à payer ses études et de lui permettre de changer d’air, en se retrouvant dans un lieu paisible où elle pourra se concentrer sur son travail. Autant dire que ses premiers contacts avec la faune locale, petits vieux dispersés aux quatre coins d’une vaste campagne qu’il parcourt quotidiennement pour quelques pauvres euros, ne seront pas des plus cordiaux. Pas plus, d’ailleurs, que ses relations avec son frère (Stéphan Guérin-Tillié). Ce qui, on le devine, finira bien par changer…
Devant cette histoire toute simple, tournant autour d’une entreprise familiale, on sent sourdre des échos de Gaz Bar Blues. Bien sûr, Le Fils de l’épicier se situe dans un tout autre contexte, qui n’est pas sans l’imprégner profondément. En effet, l’ensemble respire la campagne, tant sur le plan visuel, où se conjuguent paysages verdoyants et artéfacts d’une autre époque, que sur celui du rythme, détendu, comme une invitation à prendre le temps de vivre. Cela dit, le microcosme qu’on y découvre, la menace planant sur d’anciennes façons de faire appelées à disparaître et les enjeux liés à la passation d’un commerce d’une génération à l’autre ne sont pas sans rappeler l’oeuvre de Bélanger. N’empêche, le dénouement diffère, tout comme la nature de l’intérêt suscité. Car au gré de cette routine sans grands remous, avec ses joies et ses contrariétés, on est surtout interpellé par l’évolution qui s’opère, amenant Antoine à se rapprocher non seulement de Claire, mais aussi de cette communauté et des siens. Une histoire d’apprivoisement par laquelle on se laisse nous-même graduellement amadouer, grâce à la justesse et au caractère sympathique de personnages que quelques traits suffisent à ébaucher de manière convaincante.
Le 26 mars à 20h
À Place Charest
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Gaz Bar Blues de Louis Bélanger, Une hirondelle a fait le printemps de Christian Carion, Je vous trouve très beau d’Isabelle Mergault