Run Fatboy Run : Cours toujours
Cinéma

Run Fatboy Run : Cours toujours

Dans Run Fatboy Run, de David Schwimmer, Simon Pegg s’improvise marathonien.

On dit souvent que "trop de cuisiniers gâtent la sauce", et ce proverbe semble parfaitement approprié dans le cas de Run Fatboy Run. Le scénario original, signé Michael Ian Black (un des membres du groupe d’humoristes The State), s’est d’abord retrouvé entre les mains du comédien recyclé en réalisateur David Schwimmer. L’ancienne vedette de Friends a ensuite amené le projet à des producteurs britanniques, qui ont insisté pour que l’action soit relocalisée de New York à Londres et que le rôle principal soit attribué à l’acteur principal et coscénariste de Shaun of the Dead et Hot Fuzz, Simon Pegg. Ce dernier a alors procédé à une réécriture du script et, sans surprise, le film qui résulte de tout ce processus a quelque chose du monstre de Frankenstein, assemblé de morceaux dépareillés et se mouvant péniblement.

Immature et irresponsable, Dennis (Pegg, dont le talent comique est indéniable) n’est jamais allé au bout de rien. L’exemple le plus navrant de cela est la manière dont, cinq ans auparavant, il a abandonné sa fiancée Libby (Thandi Newton, mièvre), quelques minutes à peine avant leur mariage, alors qu’elle était enceinte de surcroît. Dennis n’est évidemment pas fier de ce geste, et il réalise aujourd’hui que Libby est l’amour de sa vie. Or, cette dernière fréquente maintenant Whit (Hank Azaria, plus agaçant qu’amusant) qui, en plus d’être riche et charmant, s’entraîne pour courir un marathon afin de ramasser des fonds pour une oeuvre de charité. Dennis décide alors de faire de même, malgré le fait qu’il fume, mange mal et ait une bedaine de bière!

Sans être géniale, la prémisse de Run Fatboy Run avait du potentiel et aurait pu donner lieu à un bon petit film satirisant les clichés des drames sportifs. On retrouve un peu de ceci ici, mais trop souvent, ces clichés ne sont que remâchés platement, comme si Schwimmer, dont les talents de réalisateur laissent à désirer, soit dit en passant, avait oublié qu’il tenait les rênes d’une comédie. Par ailleurs, la qualité des gags varie grandement, allant des pets et des coups dans les parties à des moments d’humour plus mordants, basés sur l’interaction entre les personnages. Bref, Run Fatboy Run est trop inégal pour justifier qu’on coure le voir en salle.

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