Film de super-héros : Super zéro
Cinéma

Film de super-héros : Super zéro

Film de super-héros, de Craig Mazin, est une parodie idiote et inutile de Spider-Man.

Il y a deux types de parodies de films. Celles comme Shaun of the Dead et Hot Fuzz d’Edgar Wright ou la série des Austin Powers, des hommages amusés à leur genre respectif qui prennent tout de même la peine de développer un récit et des personnages originaux. Et puis il y a les grosses farces telles qu’Airplane!, Spaceballs ou Hot Shots!, qui se contentent d’aligner des variations humoristiques de personnages et de séquences empruntés à d’autres films.

Beaucoup d’exemples de cette deuxième catégorie ont été produits ces dernières années, notamment Scary Movie et ses suites, Date Movie, Epic Movie et maintenant Film de super-héros. Particulièrement peu inspiré, ce film de Craig Mazin (The Specials, une autre parodie de super-héros) cible précisément le premier Spider-Man. Le rebutant Drake Bell interprète Rick Raker, un adolescent impopulaire qui, après avoir été piqué par une libellule génétiquement modifiée, acquiert des pouvoirs surhumains et décide de les utiliser pour combattre le crime sous l’identité de Dragonfly. Il doit bientôt faire face à The Hourglass (Christopher McDonald imitant piteusement Willem Dafoe), un scientifique devenu aussi fou que surpuissant après une expérience ratée.

Pendant quasiment l’entièreté de Film de super-héros, Mazin ne fait que paresseusement reproduire scène après scène le film de Sam Raimi, avec pour seule différence que l’oncle du héros (Leslie Nielsen, qui est apparemment obligé contractuellement d’apparaître dans toutes ces parodies idiotes) tient souvent des propos vulgaires, que sa tante (Marion Ross, embarrassante) a des problèmes de flatulences et que la fille qu’il aime (Sara Paxton, insignifiante) est une nunuche blonde. Dragonfly croise aussi le chemin de personnages tirés d’autres films de super-héros, tels que les X-Men et les Fantastic Four, mais bien que ces derniers se retrouvent sur l’affiche, ils n’apparaissent à l’écran que quelques minutes chacun et ne laissent pas de vive impression.

Il n’y a franchement pas un seul bon gag dans Film de super-héros, à moins que vous considériez qu’il n’y a rien de plus hilarant que la mention ou la vue de merde, d’urine et de vomi. Ça, ou l’humiliation de Stephen Hawking, du Dalaï-Lama et de Nelson Mandela. Après tout, ces grands hommes méritent bien qu’on se moque d’eux, non? Lamentable.

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