CJ7 : CJ7 téléphone maison
Avec CJ7, Stephen Chow tente de réaliser un nouveau E.T.: The Extra-Terrestrial, avec des résultats pitoyables.
Surtout connu pour ses parodies de films d’arts martiaux telles que Shaolin Soccer et Kung Fu Hustle, Stephen Chow s’essaie ici au cinéma pour enfants. Considérant que les réalisations précédentes du cinéaste hongkongais s’apparentaient déjà à des cartoons en chair et en os, cette transition n’est pas si surprenante, quoique l’humour de Chow ne soit souvent pas tant enfantin que carrément débile.
Racontant l’histoire d’un gamin qui se lie d’amitié avec une créature extraordinaire, CJ7 est un énième dérivé du E.T.: The Extra-Terrestrial de Steven Spielberg, qui demeure de loin le chef-d’oeuvre du genre (seul The Iron Giant a failli l’égaler). Le petit protagoniste est ici Dicky Chow (Xu Jiao, qui est en fait une fille), un garçon orphelin de sa mère et dont le père (Chow) passe presque tout son temps à travailler afin de pouvoir l’envoyer dans une école privée.
N’ayant plus d’argent pour acheter des jouets à son fils, Papa arpente les dépotoirs pour lui en trouver. C’est ainsi qu’un soir, il déniche cette curieuse chose que Dicky baptisera CJ7, et qu’on pourrait décrire comme un croisement entre un poméranien et la substance verte caoutchouteuse dans Flubber. Dotée de pouvoirs magiques, la bestiole, qui s’avère être un petit extra-terrestre oublié sur Terre par les siens lors de la visite d’une soucoupe volante, aidera et amusera le môme de diverses façons, mais lui causera aussi beaucoup d’ennuis…
S’ensuit un délire slapstick faisant usage d’innombrables effets spéciaux, ce à quoi Chow nous a habitués, avec quelques trouvailles inspirées (particulièrement la petite brute qui gère la cour d’école comme si c’était une entreprise) mais surtout beaucoup de gags idiots, faciles ou juvéniles. Vers la fin, le film prend un virage mélodramatique, faisant de CJ7 une figure christique de sauveur/martyr, un peu comme dans E.T., mais en beaucoup moins touchant.
CJ7 est par ailleurs curieusement moralisateur, le père passant tout le film à répéter que ce n’est pas parce qu’on est pauvre qu’on ne peut pas être intègre, qu’il n’est pas bien de se battre, de mentir ou de voler, que c’est très important d’étudier et d’avoir de bonnes notes à l’école, etc. Dites donc, c’est un film qu’on regarde ou un pamphlet pédagogique?
À voir si vous aimez /
Flubber de Les Mayfield, L’Avion de Cédric Kahn, les films de Stephen Chow