Ben X : La Passion de Ben X
Cinéma

Ben X : La Passion de Ben X

Avec Ben X, Grand Prix des Amériques au dernier FFM, Nic Balthazar réalise un premier film audacieux et touchant.

Avant d’être un film, Ben X a pris la forme d’un roman, puis d’une pièce de théâtre, tous signés Nic Balthazar. Difficile d’imaginer de quoi pouvaient avoir l’air ces versions tant la dernière en date est profondément cinématographique. Certes, on retrouve un certain côté littéraire dans la narration en voix hors champ et les témoignages à la caméra style documentaire intégrés au récit, mais une des grandes forces de Ben X demeure la façon dont les images et le montage nous plongent dans l’état d’esprit de Ben (bouleversant Greg Timmermans). Balthazar nous fait partager de façon presque insoutenable l’angoisse et la frustration que ressent l’adolescent autiste face à sa difficulté et, surtout, celle des autres à accepter son état.

L’autre élément extraordinaire de Ben X est l’utilisation des codes et de l’esthétique des jeux vidéo. D’autres films ont déjà accompli ceci avec brio auparavant, notamment Run, Lola, Run, mais il est plus audacieux de le faire dans le contexte d’un drame que dans un film d’action. De plus, ceci n’est pas un exercice de style gratuit: Ben trouve une échappatoire salvatrice en évoluant dans l’univers virtuel d’ArchLord, où il peut non seulement être qui il veut, mais aussi devenir un héros et gagner le respect et l’amour d’une princesse. Le plus intéressant est que, même quand Ben ne joue pas, Balthazar continue d’incorporer des images du jeu, qui reflètent ce que Ben vit à chaque moment. Bref, autant thématiquement que sur le plan de la forme, Ben X impressionne et surprend.

À voir si vous aimez /
Run, Lola, Run de Tom Tykwer, Moi de Yan England, Rain Man de Barry Levinson