Suivre Catherine : Une Québécoise à Paris
Cinéma

Suivre Catherine : Une Québécoise à Paris

Dans Suivre Catherine, Jeanne Crépeau présente son quotidien à Paris sous forme de journal fantaisiste.

Dix ans après avoir signé Revoir Julie, où elle se penchait sur l’amitié entre une anglophone et une francophone s’étant perdues de vue durant une quinzaine d’années, Jeanne Crépeau s’intéresse cette fois à une histoire d’amour entre elle-même et une cinéaste française prénommée Catherine. Enfin, c’est bien ce qu’elle veut nous faire croire, car même si Suivre Catherine prend les airs d’un documentaire réalisé à la bonne franquette, l’exercice s’amuse à jongler avec la réalité et la fiction.

Ainsi, à 40 ans, Jeanne Crépeau s’éprend d’une cinéaste d’art et d’essai, dont les extraits de films ne donnent pas du tout envie de découvrir l’oeuvre – si oeuvre il y a! -, et décide d’aller s’installer chez elle à Paris. Joignant l’utile à l’agréable, Crépeau entreprend alors une maîtrise portant sur le jeu d’acteur. À preuve? Rappelez-vous Jouer Ponette où elle démontrait, à l’aide d’images de l’écran de contrôle de Jacques Doillon, la patience dont ce dernier avait fait preuve devant les caprices et hésitations de la petite Victoire Thivisol.

Ce fameux mémoire de maîtrise deviendra presque un personnage des pérégrinations ludiques de la cinéaste. Ainsi, à quelques reprises, elle braque longuement sa caméra sur le moniteur où défilent les images de Ponette pour nous montrer soit son manque d’inspiration, soit son envie de procrastination. Pas toujours subtil, disons. Peu après, on retrouve Jeanne Crépeau errant sur les quais de la Seine jusqu’à ce que la voix d’une guide de bateau-mouche la sorte de sa torpeur.

Et Catherine dans tout cela? Elle cause cinéma avec ses amis qu’on apprendra à connaître mieux qu’elle, fredonne en faisant la vaisselle, lance un regard tendre à celle qui tient la caméra. On a déjà vu plus intéressant comme objet de désir…

Tantôt pudique, ne vous attendez pas à tout connaître de la réalisatrice, tantôt nombriliste, c’est tout de même un journal intime incluant des listes évoquant les "J’aime, j’aime pas" d’Amélie Poulain, Jeanne Crépeau se filme avec amusement, quand ce n’est pas avec une certaine cruauté, alors qu’elle se heurte aux différences culturelles et pose un regard tendre sur la vie quotidienne paisible de son entourage. Au finish, on en sera quitte pour un documentaire auto-fictif sympathique et amusant, mais qui lasse bientôt en raison de ses nombreuses digressions pas toujours dignes d’intérêt.

À voir si vous aimez /
Jouer Ponette et Revoir Julie de Jeanne Crépeau; Rechercher Victor Pellerin de Sophie Deraspe