Iron Man : Mr. Roboto
Iron Man, de Jon Favreau, est la plus récente adaptation d’une bédé de Marvel Comics.
Créé en 1963 par Stan Lee et Jack Kirby, Iron Man se distingue en mettant en scène un protagoniste défini avant tout par ses lacunes, autant physiques que morales. D’abord, le plastron électromagnétique de l’armure hi-tech qui donne ses pouvoirs à Tony Stark n’a pas été conçu pour casser du super-vilain, mais en fait pour lui sauver la vie après que des éclats d’obus se soient logés près de son coeur. Stark n’est par ailleurs pas un jeune homme idéaliste, mais plutôt un fabricant d’armes quadragénaire riche et cynique, qui boit trop et multiplie les conquêtes sexuelles.
Tout ceci faisait du casting de Robert Downey Jr. un choix en apparence drôlement judicieux, considérant les frasques passées de l’acteur. Et dès la séquence d’ouverture, alors que Stark lance boutade après boutade, apparemment insouciant du fait qu’il soit assis à l’arrière d’un Humvee blindé traversant une zone dangereuse de l’Afghanistan, cette impression ne fait que se confirmer. Même si on en retirait les scènes d’action, le film vaudrait le détour pour la savoureuse performance de Downey Jr., c’est tout dire!
N’allez toutefois pas croire que les moments de bravoure d’Iron Man sont banals. Le réalisateur Jon Favreau (Made, Elf) ne possède peut-être pas le génie d’un Sam Raimi (la trilogie Spider-Man) ou d’un Christopher Nolan (Batman Begins et The Dark Knight, qui prendra l’affiche cet été), mais il fait un boulot efficace derrière la caméra, orchestrant des affrontements super-héroïques souvent époustouflants. À cet égard, soulignons aussi les effets spéciaux conçus par ILM et Stan Winston, qui sont tout simplement irréprochables.
Certains pourraient toutefois déplorer la façon dont, comme c’est souvent le cas dans le premier film d’une franchise, Iron Man se termine tout juste quand les choses deviennent vraiment intéressantes. La majeure partie du récit est en effet consacrée à dépeindre l’origine de Tony Stark, la construction et le perfectionnement de son armure et, finalement, sa décision de devenir un super-héros. En d’autres mots, ses exploits les plus extraordinaires sont encore devant lui.
Mais, comme nous le mentionnons, ceci n’est pas vraiment un problème car, même lorsqu’il est en train de bidouiller dans son atelier, de bavarder avec ses proches (Gwyneth Paltrow, Terrence Howard et Jeff Bridges, dans des rôles unidimensionnels) ou de donner une conférence de presse, Downey Jr. est aussi divertissant que toutes les bagarres et les explosions du monde.
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