Speed Racer : Grand champion
Avec Speed Racer, les frères Wachowski prennent un virage familial.
D’aussi loin qu’il puisse se rappeler, Speed Racer (Emile Hirsch) n’a toujours eu qu’une seule passion: la course automobile. Même la mort tragique de son frère lors d’un rallye n’y a rien changé. Mais lorsque Speed, qui a toujours couru pour l’écurie de son père (John Goodman), rejette l’offre pourtant lucrative d’un magnat industriel (Roger Allam), ce dernier mettra tout en oeuvre pour lui faire regretter son insubordination. L’argent et les magouilles auront-ils raison du jeune champion?
Si ce nouveau film d’Andy et Larry Wachowski risque de décevoir les fans de leur trilogie The Matrix, on ne peut toutefois pas les accuser de fausse représentation. Après tout, le tandem n’a jamais prétendu avoir l’intention de concocter une autre saga de science-fiction mythico-philosophique. Avec Speed Racer, ils désirent simplement rendre hommage au dessin animé japonais dont ils raffolaient quand ils étaient enfants. On imagine facilement les frères Wachowski à six ou sept ans, assis devant la télé le samedi matin, excités par une surdose de couleurs et de sucre alors qu’ils regardent Speed Racer en mangeant des céréales. C’est ce sentiment qu’ils ont voulu transposer au grand écran, ni plus ni moins.
Évidemment, le spectateur exigeant un minimum de profondeur en cherchera en vain dans ce film, l’intrigue étant mince au possible et les personnages, à peine définis au-delà de leur état de gentils ou de méchants. Même des acteurs aussi doués que Hirsch, Goodman, Allam, ainsi que Susan Sarandon et Christina Ricci (qui interprètent respectivement la mère et la petite amie de Speed), ne parviennent pas à faire vive impression. En fait, le seul personnage vraiment mémorable et réjouissant est Chim-Chim, le chimpanzé espiègle appartenant à la famille Racer!
Malgré tout, on ne peut dénier aux frères Wachowski le brio avec lequel ils se sont approprié l’esthétique de la série originale. Speed Racer semble véritablement être un dessin animé japonais ayant pris vie, avec tout le dynamisme visuel que cela implique: couleurs éclatantes, surimpressions, angles de caméra extravagants, etc. Le look du film semble aussi fortement influencé par les jeux vidéo, particulièrement durant les nombreuses (et répétitives) séquences de course, qu’on pourrait décrire comme un croisement entre Super Mario Kart et la "Pod Race" dans Star Wars Episode I. Bref, tout pour plaire aux petits gars, pour le meilleur et pour le pire.
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